Yannick Lebrun, la danse dans la peau

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Le Guyanais Yannick Lebrun n’est pas l’artiste français de l’étranger le plus connu dans l’Hexagone, mais sa réputation n’est plus à faire de ce côté de l’Atlantique. Danseur principal de la fameuse troupe new-yorkaise Alvin Ailey, le natif de Cayenne s’est fait une place de choix dans un milieu ultra-compétitif, grâce à son talent et à sa passion pour la danse et les mouvements, dont il est tombé amoureux durant son enfance. 

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Banquiers de renoms, chefs étoilés, mais aussi des entrepreneurs devenus millionnaires. La liste des Français qui ont percé dans l’univers impitoyable de la Grosse Pomme est longue, mais un talent venu de Guyane a réussi lui aussi, depuis plus d’une décennie maintenant, à se faire une place de choix sur la scène artistique américaine. Danseur professionnel pour la célèbre troupe Alvin Ailey, Yannick Lebrun est, à 36 ans, une figure incontournable du milieu, grâce à son talent et sa créativité artistique originale.

C’est à Cayenne que son histoire d’amour avec la danse démarre. Alors qu’il n’a que neuf ans, il rejoint les classes de Jeanine Verin, qui dirige l’association Adacalm (Association de danse artistique classique et de modern’ jazz), très connue en ville. « Au départ, c’était pour me défouler (rires) ! Mais en faisant du classique, du jazz, et en essayant un peu tous les styles, je suis tombé amoureux de la danse, précise-t-il, puis j’ai effectué plusieurs concours, avec la confédération nationale de danse, en Guyane et en métropole. J’ai en gagné plusieurs, et j’ai eu l’opportunité de me rendre pour la première fois à New York en 2001. L’énergie que dégage cette ville m’a saisie. »

Sarah Daley-Perdomo et Yannick Lebrun lors d'une représentation de "The Lark Ascending".
Sarah Daley-Perdomo et Yannick Lebrun lors d’une représentation de « The Lark Ascending ». © Paul Kolnik/AAADT

Il passe son bac en 2003 et doit prendre la première grande décision de sa vie : comment démarrer une carrière de danseur professionnel ? « Ça a été une décision mûrement réfléchie, je me suis posé beaucoup de questions. J’ai eu une opportunité grâce à Denise Jefferson, qui était la directrice de l’école Alvin-Ailey, et qui m’a offert une bourse d’études de deux ans pour revenir à New York. C’est comme ça que mon histoire avec cette institution a démarrée », se souvient-il. La transition est toute naturelle malgré les différences entre sa vie à Cayenne et sa nouvelle vie américaine. Mais le Guyanais n’a qu’une idée en tête : croquer la « Grosse Pomme » à pleines dents et intégrer la troupe principale, constituée de 32 personnes, le graal pour un danseur.

En 2006, il intègre la compagnie « Junior », Alvin Ailey II, qui sert d’antichambre à la troupe principale. Mais tout s’enchaîne, et à l’hiver 2007, Judy Jameson, la directrice artistique, fait appel à lui : « L’un des danseurs de la troupe principale s’est blessé : on fait appel à moi pour le remplacer, c’était juste fou, se souvient-il encore aujourd’hui. J’ai saisi cette chance, et quelques mois plus tard, j’ai enfin intégré la troupe phare sans même avoir eu à réaliser l’audition qui fait partie habituellement du processus de recrutement. C’était un rêve qui se réalisait ! » Yannick Lebrun commence à se faire un prénom dans le milieu.

Des salles mythiques du monde entier au cinéma

Lebrun grille les étapes rapidement, et récupère des rôles importants dès ses premières années dans la troupe. Dès 2009, il joue le rôle principal pour la chorégraphie de Fire Bird, à Paris au Théâtre du Châtelet, puis intègre plusieurs duos qui deviennent des parties incontournables des spectacles. Il fait le tour du monde, du Japon à la France, en passant par l’Angleterre et les quatre coins des États-Unis.

« On joue dans les plus grandes salles, on danse devant des milliers de personnes. Je vis chaque spectacle à fond, avec toujours la même passion après quinze ans d’Alvin Ailey. Je vis mon expérience sur scène d’une manière très intense, souligne-t-il, elle me transcende, me libère. J’adore le lien émotif avec le public, c’est une énergie extraordinaire ! »

Lebrun devient un incontournable de l’une des troupes les plus connues au monde, et s’impose comme l’une des figures de proue, l’un des danseurs principaux du groupe new-yorkais. En 2016, il est choisi comme tête d’affiche des campagnes publicitaires dans la ville, et voit des photos de son corps dansant dans les arrêts de métro, de bus mais aussi dans les aéroports de la ville. « Moi, le jeune Guyanais qui arrive sans faire de bruit à New York, je me suis retrouvé avec ma tête affichée partout, je ne pouvais pas y croire, en rigole-t-il encore, mais ça a été aussi une preuve supplémentaire que j’étais en train d’exploiter mon potentiel et que surtout, on me donnait du crédit pour tous les efforts et les sacrifices que j’ai faits. »

Des membres de la troupe, avec Yannick Lebrun au centre, pour "For Bird - With Love".
Des membres de la troupe, avec Yannick Lebrun au centre, pour « For Bird – With Love ». © Dario Calmese/AAADT

Le danseur attire les feux des projecteurs, et son nom est sur toutes les lèvres des gens du milieu, mais son ascension météorique ne s’est pas faite sans labeur et détermination. « Je suis un athlète de haut niveau, la danse est un métier ultra-intense » précise-t-il, avant d’ajouter : « On a des journées très longues, de 7 à 10 heures cinq fois par semaine. J’ajoute aussi des sessions à la salle de sport en plus des heures avec la troupe ! Il est primordial de prendre soin de soi pour durer. »

En 2017, il rencontre l’une de ses idoles, Beyoncé, qui vient le féliciter après un spectacle à Los Angeles, mais Lebrun ne prend rien pour acquis, et surtout, n’oublie pas d’où il vient malgré le succès. « Je suis Noir, Français et fier d’être Guyanais. Je suis le seul français de cette troupe mondialement connue, et je suis très attaché à mes origines, affirme-t-il. Ma terre natale est l’une de mes sources d’inspiration : mes souvenirs de jeunesse, la nature, le carnaval et l’approche positive de la vie. Je donne souvent des cours là-bas lorsque je rentre à la maison. »

Lebrun ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Appelé à collaborer à la réalisation de scènes de danse dans le dernier Disney, La petite sirène, le Guyanais reste ambitieux, et ne ferme pas la porte au cinquième art. « J’ai travaillé à Londres durant quelques semaines avec Rob Marshall, le réalisateur et la chanteuse Halle Bailey, l’actrice principale du film. J’ai découvert un nouveau monde, et j’ai tellement appris durant cette expérience. Travailler dans la création artistique dans le cinéma pourrait être un projet à l’avenir ? Pourquoi pas ! », conclut-il. 

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