Paris : Jeanne Morel danse entre terre et ciel

, Paris : Jeanne Morel danse entre terre et ciel
Voir mon actu
Jeanne Morel danse sur les toits de Paris. Un moment suspendu dans le temps pour se reconnecter à ses émotions
Jeanne Morel danse sur les toits de Paris. Un moment suspendu dans le temps pour se reconnecter à ses émotions (©ML / actu Paris )

Jeanne Morel nous emmène en voyage. Un voyage dans Paris à travers ses yeux. La ville lumière l’inspire pour danser. La jeune femme touche du bout des doigts le ciel en dansant sur les toits de Paris. Et puis un jour, l’art et l’espace se rencontrent. Jeanne Morel valse en apesanteur. Un travail de recherche débute entre la danseuse et le Centre national d’études spatiales (CNES). Entretien avec l’artiste. 

À lire aussi

Un jour, une danse sur un balcon 

Jeanne Morel vit dans un quartier calme de Paris. À notre arrivée, la danseuse nous reçoit dans son cocon. Des bougies parfumées, des fleurs séchés, des fruits secs sur la table basse et une limonade maison. Un endroit cosy où elle aime se réfugier.

C’est dans cet appartement parisien que tout a débuté. Et plus précisément sur son balcon. Le voyage débute ici.  

Pendant le confinement, Jeanne Morel pense à son père. Médecin dans une petite ville de l’est de la France, il est au contact permanent de patients. La danseuse se fait du souci pour lui. Alors, elle se filme sur son balcon et danse sur ses musiques préférées. Elle explique que « c’est sa manière de l’accompagner dans son quotidien ».

Un rassemblement quotidien

Sur son bout de terrasse, la jeune femme attire l’attention de ses voisins. Un couple de retraités l’appel au loin, et lui demande si elle peut danser ce soir-là à 20 heures. D’une simple demande, c’est devenu un rendez-vous quotidien. Le virus de la danse se propage. Pour l’accompagner, un homme se met à jouer du piano et une enfant se met à suivre les pas de danse de Jeanne Morel.

Le dernier jour du confinement, la danseuse se souvient que les habitants de l’immeuble d’en face prirent des miroirs, pour partager aux autres voisins le spectacle qui s’offrait devant leurs yeux. 

« Avec la plupart de mes voisins, nous nous croisions sans pour autant échanger plus que ça. Alors là, la danse était une excuse pour se rassembler. Même si tout était fermé, danser sur mon balcon permettait de faire vivre la culture. » 

Jeanne Morel

Danser sur un petit balcon, c’est aussi une façon de mieux se réapproprier l’espace. Rien ne l’arrête. Même si l’endroit est exigu, tant qu’elle danse. Pourvu qu’elle s’envole.

Vidéos : en ce moment sur Actu
Jeanne Morel se sent légère. Elle contemple Paris depuis son balcon
Jeanne Morel se sent légère. Elle contemple Paris depuis son balcon (©ML / actu Paris )

Jeanne Morel danse en apesanteur 

La danseuse n’aurait jamais cru pouvoir allier la danse et l’espace. Pourtant, si. Deux univers si distincts, mais bien complémentaires, affirme la jeune femme. 

Pour comprendre les enjeux de ce binôme improbable, Jeanne Morel nous emmène au musée de l’Air et de l’Espace au Bourget. Ce jour-là, le vent souffle. Sans s’arrêter. Un signe ? La danseuse serait-elle prête à s’envoler ? Probable.

En entrant, dans l’établissement culturel, la jeune femme se dirige devant les fusées qui semblent toucher le ciel. Devant ce ciel bleu éclatant, Jeanne Morel danse devant Ariane 5

Jeanne Morel a mis ses pas de danse au service de l’espace. Depuis 2016, la jeune femme et son compagnon et associé Paul Marlier travaillent avec le CNES. Elle danse dans un avion en apesanteur. La même que celle que connaisse les astronautes dans l’espace. Des capteurs sont fixés sur son corps et des données biométriques apparaissent. Par la suite, Paul Marlier réalise des tableaux.

Une fusion entre la danse et l’espace

Un véritable travail d’équipe : « Je suis le corps qui danse. Lui, il crée des œuvres immersives, souvent digitales. Le spectateur s’immerge à son tour. Il peut ressentir cette légèreté que j’ai ressentie en dansant. »

La danseuse a réalisé plusieurs vols en apesanteur. Tout se passe dans un Airbus A 310. L’astronaute Thomas Pesquet manœuvre l’appareil. Il est l’un des sept pilotes en Europe à être habilité à piloter cet avion. Des manœuvres paraboliques sont alors réalisées dans le ciel. Jeanne Morel ressent 22 secondes d’apesanteur 31 fois.

Une expérience qui marque Jeanne Morel, mais surtout son approche de la danse.

« Lors de mon premier vol, j’ai eu la sensation de laisser tomber toute ma masse. J’ai remis en question tous les diktats sociaux liés au poids. J’ai vraiment senti que je me défaisais de la gravité du monde. »  

Jeanne Morel

C’est une alliance entre l’art et l’espace. Nécessaire pour Jeanne Morel. La danse, c’est l’abstrait. La science, c’est le concret. Un mélange utile pour obtenir une approche différente de l’espace. Pour la danseuse, ces deux domaines ont un point commun essentiel : le rêve. 

Un rêve d’enfance pour Jeanne Morel. Elle se souvient contempler l’immensité du ciel. Et se perdre dans les étoiles : « J’adorais les regarder dans le télescope », se rappelle-t-elle.

Jeanne Morel travaille avec le CNES depuis 2016
Jeanne Morel travaille avec le CNES depuis 2016 (©ML / actu Paris )

En parallèle, Jeanne Morel réalise des recherches pour le CNES. Un travail parrainé par l’ancien astronaute Jean-François Clervoy. Lui aussi persuadé que la rencontre de l’espace et de l’art devait se faire. 

Un peu de nature à Paris 

Une étape de plus dans son voyage. Juste une halte. Ce n’est pas encore terminé. Jeanne Morel poursuit son parcours. Direction le Jardin Alpin, près de Gare de Lyon. Un endroit spécial pour la danseuse.

La course est lancée. Le parc ferme à 17h15. Le taxi trace sa route. L’arrivée est prévue pour 17 heures. Mais il est trop tard. Les visiteurs sont évacués par les vigiles. La jeune femme aime bien s’y rendre pour se réfugier. Un peu d’espace vert dans une ville bétonnée.

Jeanne Morel a grandi en Bourgogne-Franche-Comté, près des montagnes et des forêts à perte de vue. Alors, elle ressent le besoin de se ressourcer et de se rapprocher au plus près de la nature. Et le Jardin Alpin lui confère cette connexion avec la végétation : « C’est un peu comme un petit sanctuaire, explique-t-elle. Les arbres, les fleurs ne sont pas dans leur milieu naturel. Pourtant, elles sont un peu comme moi, elles vivent à Paris. »

Un instant suspendu sur les toits de Paris 

La quête se poursuit. Rendez-vous sur les toits de Paris. Juste à côté de son immeuble haussmannien. Un endroit qui permet à Jeanne Morel de retrouver cette sensation de liberté.

Le vent de l’après-midi s’est apaisé, même si une brise reste présente. Quelques nuages parsèment le ciel bleu. En face, la tour Eiffel surplombe Paris. Pour terminer la journée, un coucher de soleil éclatant illumine la ville. Aussi agile qu’une équilibriste, la danseuse semble voler sur les toits de Paris. 

Cet endroit lui permet de prendre de la hauteur et de se rapprocher du ciel. Elle se concentre, médite, mais aussi contemple. Une vue imprenable sur Paris s’offre à elle.

Jeanne Morel danse été comme hiver sur les toits de Paris (©ML / actu Paris)
Jeanne Morel danse été comme hiver sur les toits de Paris (©ML / actu Paris)

« Sur les toits, je recherche avant tout la solitude. Dans les grandes villes, c’est quasiment impossible d’en avoir. Quand je regarde cette ville, je la trouve sublime. »

Jeanne Morel

La puissance de la danse 

Retour au point de départ : son appartement. Là, où tout a commencé. Les derniers rayons du soleil viennent traverser les fenêtres. Tous les endroits où Jeanne Morel s’est arrêtée au fil de la journée, ce sont des lieux qui lui permettent de se retrouver avec elle-même.

Malgré tout, la danseuse concède que les paysages sauvages lui manquent. Elle danse notamment dans les milieux extrêmes comme en montagne, sur des volcans ou encore en apnée sous l’eau.

« J’aime connaître mes limites et danser dans des endroits où ce n’est pas si facile de le faire. » 

Jeanne Morel

À ce moment-là, Jeanne Morel se confie un peu plus sur son histoire, son rapport avec la danse qu’elle considère comme « sa meilleure amie ». Les gestes sont plus puissants que les mots.

Enfant, elle était timide. Il lui était difficile d’interagir avec les autres : « J’avais très soif, et je n’osais pas demander de l’eau, car il y avait des personnes à table que je ne connaissais pas, raconte-t-elle. Alors que danser, il n’y avait aucun problème. » 

À la fin de la journée, Jeanne Morel continue d’être habitée par sa passion. Car la danse, c’est avant tout, une rencontre entre Jeanne Morel et elle. Rouge, dit-elle, c’est la couleur de la danse. Brulante et ardente. 

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu. Chaque vendredi, recevez par mail nos recommandations cinéma/série, livre et musique de la semaine. Inscrivez-vous par ici, c’est gratuit !

La chronique se veut reproduite du mieux possible. Afin d’émettre des observations sur ce document concernant le sujet « Ecole de Danse du Marais », veuillez contacter les coordonnées indiquées sur notre site internet. paris-dance.com est un agrégateur d’information qui garde différentes actualités publiées sur internet dont le thème central est « Ecole de Danse du Marais ». Pour vous faciliter la tâche, paris-dance.com vous partage cet article qui traite du sujet « Ecole de Danse du Marais ». Connectez-vous sur notre site internet paris-dance.com et nos réseaux sociaux dans l’optique d’être renseigné des futures publications.

Paris : Jeanne Morel danse entre terre et ciel
Retour en haut