Natalie Portman, une Américaine à Paris

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Elle fait mine de croquer dans une part de fraisier et regarde l’objectif, amusée. Autour d’elle, ça s’agite, assistants aux petits soins et agent aux aguets. La photographe, elle, mitraille. « Tiens, tu peux t’allonger sur le canapé ? » lui demande-t-elle. Ni une ni deux, l’actrice s’exécute. Dans un drôle de numéro d’équilibriste, assiette de gâteau à la main, elle lève la jambe à la manière d’une pin-up des seventies. « Comme ça ? » s’enquiert-elle. Avant d’éclater de rire devant l’incongruité de la posture. « Oui, parfait », répond la portraitiste.

Commençons par la remercier : si Natalie Portman a accepté de bonne grâce de poser sous l’objectif de sa complice Ellen von Unwerth, c’est pour célébrer le dixième anniversaire de Vanity Fair en France. Égérie Dior, l’une des marques hexagonales les plus célèbres au monde, immense star désormais installée à Paris, nulle n’était mieux placé qu’elle pour faire la couverture d’un magazine aujourd’hui présent des deux côtés de l’Atlantique. La séance se déroule un matin de mai dans une suite du Bristol Paris, à deux pas de l’Élysée. Et sous nos yeux, se rejoue la magie du glamour hollywoodien. Natalie Portman s’amuse avec des ballons gonflés à l’hélium, souffle une brise de cotillons et saute sur un lit au milieu des pétales de roses. Délicate, attentive et professionnelle.

Tenue Dior Bijoux Dior Joaillerie Mise en beaut Dior

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« J’ai toujours aimé l’idée de vivre mille existences », me confie-t-elle quelques semaines plus tard, durant le Festival de Cannes. Il a fallu trouver un créneau dans un agenda impossible, entre la remise du trophée Chopard, les séances photo obligatoires et la montée des marches dans une spectaculaire robe composée de pétales bleus brodés en sequins. Je la retrouve justement dans les champs du Clos de Callian, près de Grasse, où elle tourne un projet pour Dior. Elle est ambassadrice de la maison depuis 2010 et, depuis qu’elle en est l’incarnation, les ventes de Miss Dior ont atteint des sommets. Elle picore le buffet, donne des « hugs » en guise d’au revoir à ses proches. Sa présence, dans ce cadre bucolique, en devient magnétique. On repense aux réalisateurs qui l’ont magnifiée à l’écran, de Wes Anderson à Wong Kar-wai en passant par Milos Forman ou Terrence Malick. Au fond, elle n’a cessé de transcender les registres, pour mieux déjouer les pronostics. On la croit un temps abonnée aux productions indépendantes ? Elle rejoint la saga Star Wars et se transforme en super-héroïne dans Thor. On lui colle une étiquette d’intello rigide et sans fantaisie ? Elle s’invente une vie d’étudiante délurée dans l’émission satirique « Saturday Night Live », en improvisant un rap censé raconter son quotidien à Harvard : « Je fumais de l’herbe tous les jours, je trichais à tous mes examens et je sniffais des lignes entières », lâche-t-elle entre deux jurons bipés à la télévision.

Qui est-elle vraiment ? Pour entrapercevoir une autre Natalie, il faudrait la surprendre, à l’aube d’un matin parisien, promenant ses chiens près de la place des Victoires. Ou admirant les sculptures dans le jardin du musée Rodin, l’un de ses lieux de prédilection. Depuis son mariage avec le chorégraphe français Benjamin Millepied en 2012, l’actrice a vécu par intermittence dans la capitale. Elle a vite adopté les codes de ses habitants, comme elle l’expliquait dans le magazine du Centre Georges-Pompidou : « Je dis “Beaubourg”, car j’ai vite compris qu’on ne disait pas “le Pompidou”, comme le font les Américains. » À rebours de tant d’expatriés, elle s’est constitué une bande d’amies fidèles, écrivaines, cinéastes, productrices ou journalistes. Elles se sont liées au détour d’une conversation, jusqu’à partir parfois ensemble en virée au bout du monde, genre road-trip en Inde en sac à dos. Elle est capable de sauter dans un train de nuit du Kerala au Rajasthan avec la cinéaste Rebecca Zlotowski, la productrice Sophie Mas et la maquilleuse Saraï Fiszel. Elle se fond dans la foule, anonyme, sans trembler pour son image. La romancière Anne Berest, qui partage sa passion pour la littérature yiddish, me parle d’une gaieté qui emporte tout. « C’est une femme qui vous désarme d’un sourire, qui cherche la joie en toute chose », souffle-t-elle.

Une guerrière se cacherait-elle dans ce petit gabarit ? George Lucas a loué la force de Natalie, Susan Sarandon sa capacité à prendre des risques. L’intéressée aime surtout explorer les limites de l’art sans s’encombrer de la morale. Dans son dernier film, May December, présenté à Cannes en compétition officielle, elle incarne une actrice de série B se documentant pour le rôle d’une professeure condamnée pour détournement de mineur (jouée par Julianne Moore). Elle rencontre la vraie femme derrière le personnage, se réapproprie sa vie et ses mimiques dans un jeu de miroirs constant. Imaginez Persona de Bergman revisité par le soap-opera. Imaginez une confrontation tout en malice et en faux-semblants. « Todd Haynes a une perception unique du comportement, remarque-t-elle. Ses personnages féminins sont toujours complexes et multidimensionnels. »

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