« Le boss arrive ! » D’un coup, des dizaines d’invités se précipitent vers la scène du Grand Palais éphémère, reconverti en palace saoudien le temps d’une soirée, ce lundi 19 juin. A travers la foule, le prince héritier Mohammed ben Salmane serre toutes les mains qui se présentent et multiplie les selfies, un large sourire jusqu’aux oreilles. « Le prince aime beaucoup Paris, nous confie un homme d’affaires qui a pu s’entretenir avec lui. Il est très heureux en ce moment. Très. » Un accueil de véritable rock star au cœur de Paris.
« Et pourquoi pas ? », nous lance Jack Lang dans le public, en évoquant le long séjour en France de ce prince tout-puissant, accusé par la CIA d’avoir commandité l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d’Istanbul, en octobre 2018. « Je suis très impressionné par le développement économique de l’Arabie saoudite en quelques années : dans les domaines qu’ils couvrent, ils sont vraiment très forts », poursuit l’ancien ministre de la Culture et président de l’Institut du monde arabe, résumant l’état d’esprit de cette soirée de gala – avec cocktails, mais sans alcool – en face de la tour Eiffel. L’apogée du soft power saoudien en France.
La France préfère l’Arabie saoudite à l’Italie
L’impressionnante délégation saoudienne à Paris, composée de MBS, d’une flopée de ministres et de quatre astronautes, vise à promouvoir la candidature de Riyad à l’Exposition universelle 2030. Le Bureau international des expositions, dont le siège se trouve dans la capitale française, examine les candidatures cette semaine. La France, elle, a choisi de rouler pour l’Arabie saoudite, au grand détriment de nos voisins italiens : Rome aussi est candidate, tout comme Busan en Corée du Sud.
La Première ministre Giorgia Meloni a d’ailleurs fait le déplacement à Paris ce mardi, pour vanter les mérites de la candidature italienne mais aussi remettre les pendules à l’heure avec l’Elysée. « Il est normal que les autres soient déçus, nous explique la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, après avoir assisté à une démonstration de danse traditionnelle saoudienne, à base de mouvements de sabres. Le régime est ce qu’il est… Mais ce pays change énormément et nous pensons à la société civile, à cette jeunesse saoudienne qui a envie de culture, de cinéma, de mode. Nous avons un rôle de soft power à jouer, comme alternative aux Anglo-Saxons. »
La candidature saoudienne bien placée
Pour Riyad, le soutien français se révèle précieux. MBS compte faire de cette Exposition universelle le point d’orgue de sa Vision 2030, un grand plan national qui vise à moderniser l’Arabie saoudite et projeter le royaume dans l’après-pétrole. Alors, qu’un pays européen, démocratique, place forte de la culture et du tourisme, valide cette candidature originale constitue un atout indéniable pour les Saoudiens. « L’Arabie saoudite considère la France comme un pays voisin, et la France voit l’Arabie saoudite comme européenne, nous assure l’ambassadeur saoudien à Paris, Fahad al-Ruwaily, dans un français impeccable. Emmanuel Macron a été intelligent de soutenir publiquement la candidature de Riyad, il perçoit le changement que notre pays traverse. »
Dans le Grand Palais éphémère, les Saoudiens ont reproduit, presque grandeur nature, leur projet d’Exposition universelle à Riyad, avec simulation d’arrivée à l’aéroport, piste cyclable pour rejoindre le quartier nouvellement construit (alors qu’il fait, en cette mi-juin, 42 °C dans la capitale saoudienne…), reproduction d’une des nouvelles lignes de métro et projection à 360 degrés dans un décor futuriste, avec des robots humanoïdes dansant à un concert parmi des humains.
Avec cette démonstration de force à Paris, la capitale saoudienne se place en favorite de la course à l’Exposition universelle, dont le gagnant sera révélé en novembre. « Il y aura du suspens jusqu’au bout mais Riyad est bien parti, veut croire un habitué du royaume saoudien. Le vrai danger n’est jamais venu de Rome, mais de la candidature de Busan, en Corée du Sud. » Le président sud-coréen, Yoon Seok-yeol, déjeunait ce mardi avec Emmanuel Macron. Sa délégation, avec 200 officiels, est arrivée à Paris à bord d’un avion à l’effigie du girls band de K-pop Blackpink. Une autre forme de soft power culturel.
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