À l’ouverture de la billetterie, le standard du Grand Théâtre de Provence (GTP) a été pris d’assaut (*) : le ballet de l’Opéra de Paris est de retour à Aix pour quatre jours. Il présente un programme de gala autour des grands noms de la danse classique : Balanchine, Gsovsky, Robbins et Noureev. Directeur de la Danse et ancienne étoile à l’Opéra de Paris, José Martinez nous présente ce programme imaginé pour Aix-en-Provence.
Ce programme rend notamment un hommage à Rudolf Noureev. L’avez-vous personnellement connu?
Quand j’étais enfant, je regardais toutes ses vidéos. Celle du Corsaire en particulier avec Margot Fonteyn m’impressionnait tant ! Noureev était président du jury de l’École de danse lorsque j’ai été auditionné pour entrer à l’Opéra de Paris en 1988. Il m’a choisi ! Il était déjà malade à cette époque, malheureusement, je n’ai pas travaillé directement avec lui. Je l’ai vu monter sa Bayadère en 1992, mais j’étais sur un autre programme. Ses ballets m’ont été transmis par des étoiles, Manuel Legris ou Isabelle Guérin. Il a fait partie de ma carrière et de ma formation en tant que danseur.
Vous présenterez des extraits de son ballet « Raymonda ». Lesquels ?
Raymonda est le premier grand ballet que Rudolf Noureev créa pour l’Opéra de Paris. Nous avons choisi deux extraits, le Pas de six et le Grand pas classique du 3e acte, car tout le corps de ballet danse. Nous voulions montrer au public aixois à la fois nos étoiles et le corps de ballet.
Faut-il revisiter les ballets classiques ? Ces oeuvres de la fin du XIXe siècle véhiculent parfois une image des civilisations ou de la femme qui font polémique.
Les extraits que l’on donne ici sont de purs moments de danse, on ne raconte pas l’histoire. La question ne se pose donc pas. Mais nous montons Casse-Noisette (de Noureev également, Ndlr.) à Paris en décembre. Il est vrai que nous revoyons certaines choses, le maquillage de danses chinoises par exemple. Il n’en est plus question. Ce n’est pas un problème de danse, mais d’image que l’on véhicule. Il faut vivre avec son temps. Mais, attention, on court le risque que certains ballets ne soient plus donnés… Il faut aussi respecter l’oeuvre et l’imaginaire du créateur, c’est un équilibre à trouver. À Amsterdam, la fin de Raymonda a été changée pour que l’héroïne ne parte pas avec Jean de Brienne. Jusqu’où faut-il aller dans la réécriture ?
Photos Julien Benhamou
Pourquoi présentez-vous une soirée gala à Aix et pas un ballet?
Nous avions le souci de présenter un menu varié : nous voulions montrer toute l’étendue des possibilités du ballet classique en une seule soirée. Cela nous permet de voyager avec toutes nos étoiles et le corps de ballet.
Musicalement, on écoutera aussi du Gershwin ! Cherchiez-vous une diversité musicale ?
Oui, c’est la musique de Who cares ? de Balanchine. Balanchine ou Robbins ont ainsi travaillé avec le vocabulaire classique, mais autrement. Il était intéressant de les intégrer au programme. La musique va avec!
(*) Il reste cependant quelques places sur toutes les dates
Mercredi 27 septembre à 16h30 et 20h, jeudi 28 et vendredi 29 à 20h, samedi 30 sept. à 14h. 15/60 euros. lestheatres.net
Les rendez-vous gratuits avec le public
MERCREDI :
master class
Elisabeth Platel, directrice de l’École de danse du Ballet de l’Opéra national de Paris, donne une master class aux grands élèves du conservatoire Darius Milhaud à Aix, de 16h30 à 18h30. Cette master class
est ouverte au public, au studio Big One du Grand Théâtre.
VENDREDI: rencontre avec José Martinez
À 19h, José Martinez, directeur de la Danse à l’Opéra national de Paris, donnera une conférence dans le hall du Grand Théâtre : Comment fonctionne le ballet ? Quelle est la routine du danseur ? Comment devient-on « étoile » ?
SAMEDI : initiation
à la barre
À 16h30, une barre géante sera installée sur la terrasse du Grand Théâtre. Andrei Klemm, professeur du Ballet de l’Opéra de Paris, donnera une initiation à la danse classique ouverte
à tous, petits et grands, danseurs ou pas. À partir de 7 ans.
Gratuit sur réservation, lestheatres.net ou 08 2013 2013
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