La danse de Fouad Boussouf : une infernale ronde de feu

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VIDÉO — Le nouveau directeur du Phare, le Centre Chorégraphique du Havre, met en scène une dizaine de danseuses dans une course rituelle sans fin. Une heure de danse impressionnante.

C’est à une marche infernale et frénétique que nous convie le centre chorégraphique national du Havre et son directeur Fouad Boussouf. Cet éclectique chorégraphe passé par les sciences sociales et le hip-hop a invité une dizaine de danseuses à mener sur la scène une ronde sans fin, à en donner le tournis.

Au point de nous donner l’impression de se transformer en aiguilles sur un microsillon qui tournerait en 45 tours, et s’affoleraient parfois en 78 tours. La forme du cercle est régulièrement utilisée par les chorégraphes – on en a un bel exemple dans le Boléro de Béjart – pour, le plus souvent, symboliser un rituel. Ici, dans ce spectacle intitulé Fêu que nous avons vu au Théâtre du Rond-Point à Paris, avant son départ pour une longue tournée en région, c’est la connotation africaine qu’on retient, avec le rythme lancinant du tambour qui reprend peu ou prou la cadence d’un cœur qui bat. De temps en temps, une danseuse sort de la ronde, mais très vite le groupe la rappelle et elle réintègre son rang.

Au bout d’une demi-heure, la course s’arrête, la musique ralentit, le rideau de tulle qui entoure le plateau tombe et tout s’apaise. On pense être arrivé au terme. Mais la course reprend de plus belle, telle une rave party qui, sous ecstasy, s’éterniserait bien au-delà de la nuit, appuyée par des variations de plus en plus élaborées des rythmes, que signe le compositeur François Caffenne. Attention ! Les décibels montent avec l’accélération du tempo et les bouchons d’oreille sont recommandés en fin de spectacle. Les danseuses n’arborent évidemment pas le chignon réglementaire du classique, mais elles jouent de leur crinière autant que de leurs bras et de leurs jambes. Elles réalisent ainsi, et pendant cette éternité, un admirable et véritable exploit physique et technique. Un spectacle qui fascine autant qu’il angoisse – n’est-ce pas l’intention de Fouad Boussouf ?

Le Havre les 21 et 22 novembre, Béziers le 15 décembre, Brest du 20 au 22 novembre, Saint-Quentin-en-Yvelines les 2 et 3 février, Alès le 7 février, Nîmes le 9 février, Vitry-sur-Seine le 8 mars, Saint-Brieuc le 20 avril, Orléans le 29 mai, Châteauroux le 31 mai.

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