Danse : la magie Robbins envoûte le Palais Garnier

CRITIQUE – La troupe de l’Opéra révèle toute sa subtilité dans l’interprétation de trois pièces du chorégraphe américain, rejoignant ainsi son exigence originelle.

Anatomie du couple sur pages de partitions atmosphériques, signées Ravel et Chopin. Ainsi se lit le programme Robbins dansé par le Ballet de l’Opéra de Paris, et la possibilité de cette lecture ravit : il y a longtemps que les danseurs n’avaient pas porté En Sol, In the Night et The Concert à un tel degré d’incandes cence.

In the Night, placé au cœur de la soirée, en donne le ton ; c’est sans doute l’œuvre la plus vibrante de Jerome Robbins. Il veillait avec un soin paranoïaque sur cette pièce : lorsqu’il l’a confiée au Ballet de l’Opéra de Paris, en 1989, il avait exigé 189 heures de répétitions, pour 25 minutes de chorégraphie. Et en réclamait davantage. Son obsession ? Que la danse soit un chant intime, profond, « pas sur la musique mais dans la musique », au service des nuances du sentiment amoureux.

En sol, sur le concerto éponyme de Ravel, qui ouvre la soirée, s’accorde à ce propos. Vacances à la plage. Sur un paysage d’Erté où la mer s’évapore paresseusement, deux…

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