Ils fleurissent dans les rues de Paris et sont facilement repérables avec leur cadre bleu irisé. Les vélos électriques proposés sous abonnement par la start-up allemande Dance ont la cote. Mais pour en arriver là, l’entreprise s’est appuyée sur la gamme de produits Apple afin de gérer notamment le développement d’applications et la conception de produits.
« Nous voulons que les villes soient plus pour les gens, moins pour les voitures ». La phrase peut faire sourire, mais Eric Quidenus-Wahlforss et Alexander Ljung, tous deux fondateurs de SoundCloud – plateforme de streaming audio – croient dur comme fer en cette maxime. En 2020, quelques jours avant le début de la pandémie, ils annoncent la création de Dance conjointement avec Christian Springub, co-fondateur de Jimdo, afin de proposer un service d’abonnement dit premium pour vélos (automatique avec courroie) et scooters électriques. Premium car les utilisateurs bénéficient de plusieurs avantages : un service de réparation et de conciergerie disponible sur appel ainsi qu’une protection contre le vol grâce à un partenariat avec IoT Venture. Cette dernière, spécialisée dans la protection numérique contre le vol de vélos, a développé une technologie de localisation et de récupération des vélos en cas de vol. Dans le cadre de ce partenariat, plusieurs milliers de vélos électriques Dance sont équipés de traceurs GPS.
S’adressant dans un premier temps aux particuliers, l’entreprise s’est focalisée sur Berlin, ville où la société est basée avant de s’étendre à d’autres villes : Munich, Hambourg, ainsi que Vienne et Paris depuis le printemps dernier. A ce jour, la start-up emploie 110 personnes réparties entre le siège social, les différents bureaux et les ateliers où elles montent et réparent les vélos. Pour créer et gérer l’entreprise, Eric Quidenus-Wahlforss, son CEO, explique avoir décidé très tôt d’utiliser des produits Apple à tous les niveaux de Dance, notamment pour le développement d’applications, la conception de produits et dans toutes les équipes du siège social.
Co-fondateur de SoundCloud, Eric Quidenus-Wahlfors a décidé en 2020 de se tourner vers la mobilité et lancer une flotte de vélos électriques. (Crédit : Dance)
Des applications rapidement développées
« L’utilisation spécifique de Swift nous a permis de créer et de fournir des applications mobiles innovantes à nos équipes et à nos clients » ajoute-t-il. Pour rappel, Swift est un langage de programmation mis au point par Apple pour développer des apps iOS, iPadOS, MacOS, tvOS, et watchOS. « Swift est tout simplement la meilleure façon de développer des applications iOS. Nous avons essayé quelques autres approches, mais c’est vraiment celle qui a le plus de sens, en particulier pour nos cas d’utilisation. Il y a quelques caractéristiques qui le rendent très intéressant pour nous. Par exemple, la sécurité est intégrée, et la structure syntaxique est conçue de manière à être concise et expressive. En fin de compte, cela signifie que nous pouvons développer très rapidement » précise Bella Wu, responsable produit et croissance chez Dance.
En utilisant ce langage, l’équipe de développeurs Dance a donc créé deux applications afin de répondre à des workflows spécifiques. La première est l’application destinée aux clients, qui permet aux abonnés de se connecter à leur vélo électrique et de gérer tous les aspects de leur compte : historique des paiements, données personnelles liées au compte, suivi des trajets, demande de réparation, contact avec l’équipe de conciergerie Dance ou encore les économies de CO² réalisées. Point important : pour fournir des données en temps réel sur les trajets, l’application se connecte au vélo du client par Bluetooth. La seconde application, baptisée Tiranus, aide l’équipe opérationnelle à gérer son stock croissant de vélos électriques. Les mécaniciens commencent ainsi leur journée en se connectant à l’application Tiranus sur iPhone ou sur iPad pour consulter la liste des réparations à effectuer. Ils peuvent accéder à l’historique de l’entretien du vélo en scannant un code QR unique présent sur chaque cadre. Le travail effectué est ensuite enregistré à l’aide de l’application, puis l’état de la réparation est mis à jour et le vélo est préparé pour être renvoyé au client.
Des vélos désactivés à distance en cas de vol
En parallèle, les salariés du siège social emploient des Mac. Les développeurs de produits travaillent sur Mac pour concevoir des prototypes, toujours dans le but d’améliorer l’expérience des clients en matière de cyclisme. Dance, qui propose le travail à distance comme standard, s’appuie donc sur l’ensemble de la gamme de la firme de Cupertino pour la collaboration entre ses salariés. « Les terminaux Apple nous ont permis de créer un produit extraordinaire pour nos clients, et la plateforme nous offre la flexibilité et l’innovation dont nous avons besoin pour évoluer rapidement », tient à rappeler Eric Quidenus-Wahlforss.
Caterina Kiehntopf, responsable des opérations chez Dance, indique qu’en ce qui concerne la centralisation des données, la start-up a intuitivement fait le choix d’Apple Business Manager afin de gérer à la fois le personnel et les appareils, ainsi que d’acheter du contenu. « Si un appareil est volé, il est désactivé à distance et s’il réapparaît [auprès de son propriétaire, ndlr], il peut être réactivé en quelques clics également ».
Verrouillées avec une clef, les batteries des vélos Dance peuvent être retirées à tout moment. Ces dernières sont faites pour durer en moyenne cinq ans. (Crédit : CS)
Paris, considérée comme le plus gros marché
Si l’entreprise ne donne pas de chiffres précis sur son chiffre d’affaires ou le nombre d’abonnés, elle admet avoir « des milliers de membres à Paris » considéré comme « le marché le plus important et le plus dynamique pour Dance ». Par comparaison aux vélos en libre-service – Bird, Dott, Lime ou encore Tier pour ne citer qu’eux – Dance possède un sérieux avantage. « Nous n’avons pas besoin d’une permission de la ville pour mettre des vélos en circulation puisque c’est un choix de la part des particulier qui se font livrer », précise Eric Quidenus-Wahlforss. Si ces vélos fleurissent partout dans les rues de la capitale, leur coût d’abonnement est néanmoins à prendre en compte. Deux modèles sont proposés avec un cadre fermé ou ouvert, adapté aux tailles des personnes (150-185 cm ou 160-200 cm), à partir de 59 euros par mois (prix TTC) avec un engagement de 12 mois. Un premier mois d’essai est tout de même prévu.
Les abonnés peuvent également choisir une assurance supplémentaire, en sus de celle comprise dans la formule basique et ajouter des accessoires si besoin (un support pour smartphone notamment). Plusieurs entreprises françaises ont déjà opté pour des vélos électriques Dance, à l’instar de Swile, unknowns, Consult’Im, Flit et Super Novae. Ces derniers les proposent à leurs employés pour les trajets domicile-travail. A l’avenir, même si elle ne prévoit pas d’expansion immédiate dans d’autres villes françaises, Dance veut se concentrer sur le vieux continent. « On pense à l’Europe pour le moment, Amsterdam est un marché très compétitif » admet Caterina Kiehntopf.
Les vélos Dance fleurissent un peu partout dans la capitale. (Crédit : CS)
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