43e festival Montpellier danse : les corps lianes de Sharon Eyal

, 43e festival Montpellier danse : les corps lianes de Sharon Eyal
, 43e festival Montpellier danse : les corps lianes de Sharon Eyal

Depuis 43 ans, sous la houlette de son fondateur et directeur Jean-Paul Montanari, Montpellier danse tisse des belles histoires d’amitiés et de compagnonnages artistiques. Sharon Eyal fait partie de ces figures devenues, au gré des créations, familières au public montpelliérain.

Après son triptyque lumineux sur l’amour, la chorégraphe israélienne a dévoilé le 22 juin en première mondiale Into the hairy (littéralement « à l’intérieur de la chevelure »). Elle y décline le pendant sombre de ses précédents opus, s’aventurant sur un terrain fantasmatique plus obscur, légèrement inquiétant, dont le pouvoir de fascination reste intact.

Une danse qui ne cesse de se réinventer

Issue de la célèbre Batsheva dance company, dont elle a été la chorégraphe attitrée entre 2005 et 2012, Sharon Eyal continue à explorer un creuset incomparable initié par Ohad Naharin avec cette même capacité, toujours déconcertante, à imprimer aux corps des mouvements inattendus. Une danse qui ne cesse de se réinventer pour le plus grand ravissement du public prêt à se laisser embarquer vers des horizons inédits. Le corps est ici l’instrument d’une quête profonde, unique et résolument passionnante.

Avec Gai Behar, cofondateur de leur compagnie L-E-V, Sharon Eyal intègre le mouvement dans une esthétique puissante où les images et le son, fruit d’une collaboration avec le compositeur de musique électronique Koreless, correspondent dans une intimité parfaite. Membres et partition dialoguent, sans qu’on puisse distinguer lequel mène vraiment la danse, dans un entrelacs de boucles d’une extrême précision.

Un mouvement animal

Les costumes signés Maria Grazia Chiuri (Christian Dior) enveloppent d’une délicate étoffe noire les corps affûtés des sept danseurs, offrant à la vue des spectateurs la ligne incroyablement plastique de leurs colonnes vertébrales et de leurs bras à la souplesse de liane. Déployant un vocabulaire animal, Sharon Eyal puise son inspiration dans les vagues mystérieuses des cheveux convoquant ici et là quelques réminiscences – les serpents des Méduses par exemple – et une sensualité envoûtante.

Malgré un moment de flottement, où dans leur répétition les segments chorégraphiques semblent se cannibaliser, et une fin hasardeuse (qui laisse planer le doute quant à un éventuel problème technique), l’inventivité de cette danse force l’admiration.

Extraordinairement inscrite dans la physionomie des interprètes, qui ne se contentent pas d’une simple exécution mais la vivent véritablement, la chorégraphie entraîne le spectateur vers un monde presque hallucinatoire. La capillarité des gestes, la fluidité des déhanchés sur demi-pointe, ces bras qui éprouvent la résistance d’une matière liquide invisible, provoquent une transe magique qui met toute la salle en apesanteur.

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