Dans le privé à Pontivy (Morbihan), la scolarité de Robin Le Bervet, c’est du grand classique : école Claude-Marquet, collège des Saints-Anges, et lycée Jeanne-d’Arc avec au bout un Bac scientifique en 2011.
À la maison, bercé entre la Javanaise de Gainsbourg, Marcia Baïla des Rita Mitsouko, et les distorsions de Led Zeppelin, imprégné, aussi de rap et de jazz, le jeune Robin se voit bien musicien, derrière une batterie.
Agnès et Freddy, deux bonnes fées !
Catherine, la maman, lui rappelle qu’il y a un piano dans le salon… Ce sera le piano !
Robin fait ses premières gammes au Conservatoire de musique et de danse de Pontivy Communauté avant ses sept ans. Deux bonnes fées vont se pencher sur son berceau musical, la chanteuse Agnès Brosset et la pianiste Frédérique Lory.
« J’ai compris que je voulais faire ça… »
« Je suis passé par tous les cycles du conservatoire, mais un peu en dilettante, se souvient Robin. Ma mère chantait au conservatoire, je chantais avec l’ensemble vocal, j’assistais à tous les spectacles », raconte robin qui ajoute :
Tout ça me nourrissait, et vers 17 ans, je me suis dit que c’était ça que je voulais faire ! Sans vraiment savoir ce qu’était vraiment ce »ça »…
Bac en poche, Robin tâtonne, s’inscrit à la Fac de musicologie et au Conservatoire de Rennes.
Il laisse tomber l’université au bout d’un an et s’épanoui au conservatoire, en classe d’accompagnement, jusqu’au Diplôme d’études musicales décroché en 2015 au piano, à l’unanimité du jury.
Le Conservatoire national de Paris…
Un diplôme qui lui ouvre la porte des concours des écoles supérieures de piano. Robin intègre le Pôle supérieur de musique de Lille d’où il ressort trois ans plus tard avec deux licences en poche, celle de piano et celle d’accompagnement.
J’avais un prof extra, Christophe Simonet, qui m’a conseillé de passer le concours d’entrée au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. J’y suis allé, et j’ai été pris en classe de direction de chant pour les pianistes, dans les opéras. Pour devenir collaborative pianist, comme disent les Anglo-Saxons…
En juin prochain, au terme de trois années de Master, il passera son prix de direction de chant. Et dans un an, le prix d’accompagnement vocal sur un autre Master !
L’Académie de l’Opéra de Paris !
En attendant, Robin ne reste pas les deux mains sur le même clavier. Diplômé d’État, il a enseigné dans différents conservatoires, Rennes, Lille, Saint-Omer, Laval…
« Aujourd’hui, je manque de temps parce que les études m’en prennent beaucoup, concède le jeune pianiste entre deux arpèges. En juillet prochain, je vais passer dix jours en résidence à l’abbaye de Royaumont dans le Val-d’Oise… Et j’ai été reçu à l’Académie de l’Opéra national de Paris pour dix mois de résidence à partir de septembre 2023 ! »
Giulio Cesare au Palais Garnier…
Le futur chef de chant se prépare une carrière dans l’ombre des chanteurs qu’il accompagne.
Je me sens bien dans un opéra, avec les chanteurs, au milieu des metteurs en scène, accessoiristes, régisseurs lumière, ingénieurs du son…
Robin a d’ailleurs été retenu comme chef de chant pour une production de l’Opéra de Paris au Palais Garnier. « Avec la chef de chant principale, je vais accompagner au piano les chanteurs et chanteuses dans leurs répétitions de Giulio Cesare, l’opéra de Haendel qui sera présenté en 2024… »
Confinement et applaudissements !
Études, collaborative pianist, coaching individuel… La partition de Robin est bien chargée. Pourtant, ses activités ne s’arrête pas là. Il a ajouté une autre touche à son piano durant le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, au printemps 2020.
Installé depuis la Fac à Rennes, avec sa compagne violoniste, Robin passe alors le temps au piano. Des voisins et amis chanteurs les rejoignent. Dans la cour d’abord. Puis dans la rue, sur la place de stationnement de la voiture du pianiste. Rapidement les spectateurs affluent sur le trottoir d’en face, boulevard de Sévigné. Les applaudissements avec…
Le même scénario se reproduit deux à trois fois pas semaine jusqu’à l’été, dans le style théâtre de rue, avec airs d’opéra, de comédies musicales, et beaucoup d’humour… Jusqu’à ce que la circulation automobile ne reprenne totalement ses droits.
Dis-moi tes amours, de la prison à la forêt…
Finalement, l’histoire a débouché sur la création d’une association, Lyrisme de rue.
L’objectif de Lyrisme de rue, c’est pouvoir jouer partout, dans les rues, les guinguettes, la prison des femmes à Rennes, des écoles, des lycées, même dans une forêt bientôt…
Un coup de pouce du directeur de l’Opéra de Paris et l’association obtient une bourse de la Drac pour monter un spectacle, Dis-moi tes amours, dont plusieurs représentations sont prévues en juin 2023, le 8 à Paris, le 17 dans le square Tannou à Rennes, à 18 h, le 18 dans la forêt de Villecartier à Bazouges-la-Pérouse (Ille-et-Vilaine), à 16 h 30…
Robin, revenu pour la première fois comme professionnel à Pontivy en mars dernier, à l’occasion du Printemps choral en Morbihan, pour accompagner au piano le Chœur régional et Mélisme, rêve de pouvoir à nouveau faire tourner ce spectacle en Bretagne à l’été 2024…
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