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Exclusif. L’ancien directeur de la danse à l’Opéra de Paris Benjamin Millepied explique à Paris Match les raisons de son retour à Paris avec Natalie Portman, « un projet de famille ».
Un homme libre de tout carcan. À 45 ans, le chorégraphe reste plus que jamais en mouvement. L’ex-danseur étoile du New York City Ballet revient sur scène avec le pianiste Alexandre Tharaud. Son premier film en tant que réalisateur, « Carmen », une libre interprétation de l’opéra de Bizet, sort en salle le 14 juin. Et il lance avec Paris Dance Project une plateforme dévolue à la création et à l’éducation. Celui qui veut démocratiser la danse nous confie son besoin de renouer avec une ville et une vie à taille humaine. Pour son art, et plus encore pour sa famille.
Ses mots sont sans équivoque quand notre journaliste lui demande pourquoi il revient à Paris. « Depuis dix ans, j’ai mis toutes mes forces dans le L.A. Dance Project, qui est bien plus qu’une compagnie. Mais ces trois dernières années j’ai eu un sentiment d’isolement. Par sa géographie, Los Angeles esseule les gens. Je faisais deux heures et demie de trajet par jour pour aller bosser, déposer mes enfants à l’école, au foot. Cette ville ne vous emmène pas vers les autres », confie le chorégraphe. Il explique ensuite qu’il s’agit d’un projet de famille. « Quand les enfants grandissent, ils ne peuvent pas avoir leur indépendance car ils sont tributaires de la voiture. Pour mon fils de 11 ans, ça commençait à être dur. Tout ça me donnait le cafard et, avec ma femme (l’actrice Natalie Portman, NDLR), on s’est dit “let’s go home”. Ce retour est un vrai projet familial. »
Paris a le plus beau public pour la danse au monde
Benjamin Millepied
Benjamin Millepied évoque ensuite trois épisodes qui ont nourri la réflexion familiale. D’abord « une fusillade sur le parking de ma compagnie, qui a duré des heures », « une fausse alerte à l’école de (leur) fille » Amalia et « un meurtre sur le parking de l’école de (leur) fils » Aleph. « À Los Angeles, on vit dans le mensonge derrière des grilles dorées. », conclut-t-il, avant de déclarer sa flamme à Paris. « Je suis convaincu qu’il y a à Paris le plus beau public pour la danse au monde. On vit dans un pays qui apporte encore la culture à l’école : les ados peuvent comprendre qu’elle ne se résume pas aux séries télé, contrairement aux États-Unis. »
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