Mode : la transparence mène la danse

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Défilé Proenza Schouler, collection printemps-été 2024. Défilé Proenza Schouler, collection printemps-été 2024.

Verra-t-on culottes et tétons à foison au retour des beaux jours ? La question semble étrange, elle est pourtant légitime si on se fie aux défilés femme printemps-été 2024, présentés en septembre 2023 à New York, Londres, Milan et Paris, où la transparence était omniprésente.

Et il y en a pour tous les goûts. La veine sexy est toujours d’actualité, avec des robes seconde peau en Lurex doré chez Diesel, où un string se charge de couvrir le strict minimum. Chez Givenchy, on multiplie les robes comme des voiles noués sur le corps et les chemises qui ne cachent rien, portées avec des gants longs et des escarpins. On prend un peu plus de précaution chez Ferragamo, champion du minimal chic, avec des robes bouffantes asymétriques en mousseline où la poitrine est apparente, mais une superposition de tissus à partir de la taille assagit le bas de la silhouette.

La transparence se joue aussi en noir : robes à volants couvrant bras et jambes, mais laissant les sous-vêtements bien visibles chez Chanel, en dentelle monochrome taillée en toge ample chez Dior ou en fourreau moulant pour Dolce & Gabbana. Dans un genre plus décontracté, Louise Trotter a réussi à relancer Carven avec des jupes transparentes portées par-dessus un tee-shirt ou une chemise couvrant la culotte. Une silhouette poétique, proche de celle déclinée par les New-Yorkais de Proenza Schouler dans des tons pastel. La version expérimentale de Prada, des petites robes en gazar et organza superfin superposés créant un brouillard textile autour de la mannequin sont sans doute la variation sur la transparence la plus impressionnante.

« La part de looks transparents dans les collections reste assez stable ces dernières années, 10 % au printemps-été 2021 contre 12 % en 2024. Mais on observe une forte augmentation du nombre de designers ayant des looks transparents au sein de leur collection : ils étaient 57 au printemps-été 2021 contre 227 trois ans plus tard », constate Albane Desazars de Montgailhard, analyste mode chez Tagwalk. Ce moteur de recherche qui compile tous les défilés est consulté aussi bien par les acheteurs de grands magasins que par les designers de la fast fashion, qui s’inspirent des marques de luxe pour dessiner des collections grand public.

« L’autre élément-clé qui explique la surexposition actuelle du transparent, c’est qu’il n’est plus seulement utilisé par de jeunes designers créatifs. Entre 2023 et 2024, la part de looks transparents a augmenté de 40 % dans le top 20 des marques les plus influentes », complète Albane Desazars de Montgailhard.

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