Masters 1000 Paris-Bercy : Derrière le choix du capitaine de Coupe Davis, une cuisine fédérale un poil indigeste

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Il est des enthousiasmes que l’on peine à saisir. Au hasard, celui des gens qui aiment l’automne, qui regardent Hanouna ou qui partagent la vision du monde d’Elon Musk. Mais que dire de ce fol engouement pour le poste de capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, laissé libre par Sébastien Grosjean, exfiltré pour tenter de faire d’Arthur Fils un grand champion en duo avec Bruguera ?

Pas moins de 14 candidats pour une compétition dont le tout monde s’accorde à dire qu’elle est enterrée bien au chaud dans un caveau du Père Lachaise, depuis que Piqué a décidé de la flinguer avant de partir comme un voleur. D’ailleurs les Bleus restent sur quatre éliminations piteuses au premier tour dans l’indifférence générale. Il n’y avait personne dans le public ni devant la télé pour s’en rendre compte.

Un poste à l’intérêt limité sur le papier

Au rayon des avantages ? il y a bien la paye, 200.000 euros par an pour douze semaines de boulot à tout casser. Ça se prend, évidemment, mais la plupart des prétendants possèdent assez de lingots sur leur livret A pour trois générations. La perspective de défiler avec la délégation olympique a déjà plus de sens, mais se faire croire qu’un Français peut toucher une médaille sur terre battue l’été prochain, c’est comme plaider pour un cessez-le-feu au Proche-Orient : pour vous dire, le n°1 tricolore s’appelle Adrian Mannarino et il a gagné trois matchs à Roland depuis sa première participation en 2008.

Le succès de la course à l’échalote doit beaucoup à la procédure pour le moins originale choisie en solo par Gilles Moretton. Un mail envoyé à tout ce que le tennis français compte de vaguement compétent pour le poste, manière habile de ramener tout le monde dans le giron présidentiel, alors que la gestion fédérale ressort pour le moins écornée par un nombre de casseroles à faire pâlir de jalousie son prédécesseur Bernard Giudicelli ?

Même Forget a été sondé…

Certains candidats ont dû être aussi surpris que nous de se voir conviés à un entretien en tête à tête avec le boss en allant sur hotmail. Prenez Guy Forget, par exemple, longtemps capitaine inamovible au début des années 2000, puis directeur de Roland-Garros, avant d’être gentiment mis dehors par la nouvelle gouvernance à cause de son salaire de prince qatari. Le vainqueur de la Coupe Davis 91 n’a pas dit non, mais ce n’est peut-être pas le poste qui l’intéresse. Henri Leconte ? Lui-même a reconnu « qu’il était trop loin du circuit » et qu’il se voyait bien « apporter, aider, disponible, pour être n°2 ou n°3 », mais pas plus. Sans écarter Julien Benneteau ou Marion Bartoli, Le favori est sans doute à chercher parmi le trio Simon-Tsonga-Paul-Henri Mathieu, et c’est un duel à distance qui raconte beaucoup des rapports de force internes au sein de la FFT et de son fonctionnement parfois étonnant.

Ainsi, Nicolas Escudé, le DTN officiel, censé participer au casting et proposer lui-même le nom de l’heureux élu au comité exécutif du 17 novembre en vertu de ses prérogatives, se trouve-t-il actuellement en arrêt maladie pour plusieurs semaines. La suite logique d’une placardisation rampante du « Scud », désormais cantonné à construire un parcours du haut niveau pour les 5-15 ans. La goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli selon nos confrères de l’Equipe ? Un mail lui demandant de débarrasser le plancher du CNE sous 48h pour installer son bureau ailleurs. Une décision qui laisse le champ libre au duo Ljubicic-PHM.

Le Croate a été débauché personnellement par Moretton pour instaurer une culture de haut niveau au sein de la Fédération la plus riche du monde, un vaste programme au vu des résultats cataclysmiques du tennis français malgré un léger vent d’optimisme ces derniers mois. Ljubicic n’est pas souvent à Paris, mais on l’a vu cette semaine à Bercy et il visite régulièrement les pôles France en région, apportant discrètement son expertise. On le dit parfois surpris des conseils prodigués aux meilleur(e) s espoir(e) s du pays, comme cette fois où il a dû intervenir auprès d’une joueuse qui ne mettait pas un coup droit à l’entraînement à cause d’une mauvaise technique. L’erreur n’avait pas été identifiée par le représentant de la DTN présent surplace.

Un binôme à construire avec Ljubicic

L’ex-entraîneur de Federer, qui a notamment rencontré l’entourage des joueurs et joueuses les plus prometteurs pour évaluer leur potentiel, se cherche des alliés au sein de la Fédération. Dans cette perspective, la nomination comme capitaine de Coupe Davis du directeur du haut niveau Paul-Henri Mathieu, qui s’est tout de suite positionné – « c’est la suite logique pour moi » déclare-t-il dans l’Equipe– apparaîtrait comme un geste fort : les deux hommes s’apprécient et travaillent volontiers ensemble.

Que peuvent lui opposer Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga ? Le premier, récent retraité, est un homme brillant, à la justesse d’analyse incomparable, mais sa relation tourmentée avec l’épreuve en tant que joueur ne plaide pas en sa faveur, comme son esprit peut-être trop indépendant dans le décor actuel. Quant au second, il représenterait assurément un joli coup médiatique en vue des JO, en plus d’être le plus à même d’accompagner son pote Monfils dans une dernière danse pleine d’émotion à Paris. Mais au-delà de ses relations plutôt fraîches avec Moretton, il incarne à sa manière un autre travers du tennis tricolore : le conflit d’intérêt permanent.

Tsonga, fondateur de la All-in Academy avec Thierry Ascione, est à la fois actionnaire majoritaire des tournois de Marseille, Lyon et Metz, il gère une partie des hospitalités de Roland-Garros et du Rolex Paris Masters à travers son agence Factory Sport and Management, et s’occupe des intérêts d’Ugo Humbert. Le même Humbert qui s’est ouvertement positionné en faveur de Tsonga sans que personne lui demande rien après sa défaite face à Zverev à Bercy. Gênant.

Les élections en toile de fond

Si l’ancien numéro 5 mondial a promis de stopper toutes les activités susceptibles de le mettre en porte-à-faux en cas de nomination, le précédent Sébastien Grosjean ne plaide pas en sa faveur : l’ancien capitaine, épinglé par le comité d’éthique pour « ses diverses activités extérieures », n’avait dû son salut qu’à une cascade à ne surtout pas reproduire chez vous. Ok pour rester en poste, mais à condition de ne pas sélectionner les joueurs lui-même. Une belle tranche de rigolade, quand on y repense. Bref, si l’attente ne nous empêchera pas de dormir d’ici au 17 novembre, on est assez impatient d’observer les conséquences de la décision présidentielle à un an des élections fédérales.

Pour l’instant, aucun opposant ne semble émerger pour faire trembler Gilles Moretton, en dehors du PNF, pas tout à fait hors course malgré les assurances du président de la FFT devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale. Néanmoins, il n’est pas interdit de penser que l’appel à candidatures massif lancé pour la Coupe Davis fasse un certain nombre de déçus qui pourraient se rallier autour d’une figure incontestable dans les mois à venir. Cette dernière partirait de loin, mais ne disait-on pas la même chose au sujet du projet Moretton en 2020 ?

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