Investir des lieux publics pour offrir des spectacles au plus grand nombre, c’est le pari du festival Paris l’été qui se déroule dans la capitale et sa région jusqu’à la fin du mois de juillet
Au cœur du ballet habituel et incessant des voyageurs à la gare Montparnasse, quatre d’entre eux dansent vraiment. L’un lévite même, comme si la gravité l’avait quitté. Les trois autres s’échinent pour le ramener sur la terre ferme. Ces quatre voyageurs sont en réalité les interprètes du spectacle de cirque La Lévitation réelle, joué ce vendredi dans le cadre du festival Paris l’été. Dans sa programmation variée entre cirque, danse, théâtre ou encore opéra, ce rendez-vous estival propose plusieurs spectacles gratuits dans l’espace public.
Certains voyageurs pressés courent vers les quais et frôlent les acrobates. D’autres s’arrêtent, l’air étonné, parfois même inquiet. « On a eu peur au début, on a cru que quelqu’un sautait par-dessus la balustrade », s’amuse après coup Boris qui passait là par hasard avec sa fille de 3 ans pour prendre le train, direction les vacances en Bretagne.
Mission réussie, c’était l’objectif de la performance : « Notre but profond, c’est d’être le plus proche possible des gens et que la chose artistique soit la plus artistique possible dans le contexte le plus normal possible, expose Camille Boitel, créateur de la pièce. Jouer dans la rue au milieu du réel, ça nous permet de jouer vraiment pour tout le monde, qu’il n’y ait pas de sélection du public. »
D’où le choix de programmer ce spectacle dans la gare, parmi les allées et venues. « La Lévitation réelle doit surprendre le public. Nous devions chercher un endroit pour attraper un public sans qu’il s’en rende compte, relate Laurence de Magalhaes, codirectrice du festival. La gare Montparnasse, c’était une évidence, les gens partent, arrivent, il y a du monde … »
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À chaque spectacle, son lieu choisi par le festival. Le spectacle, Beat by bits, pièce dansée au rythme de la musique techno, se jouera par exemple sur le parvis de Notre-Dame, la place de l’Hôtel de Ville et les berges de Seine.
Pour Impact d’une course du collectif La Horde dans les pavés, l’espace public est une indispensable scénographie. Cette déambulation acrobatique, menée par cinq circassiens danseurs et un musicien se joue exclusivement dans la rue. À la frontière entre danse, cirque et parkour (sport qui consiste à se déplacer en franchissant des obstacles urbains ou naturels NDLR), les performeurs marchent sur les toits, escaladent les façades, se suspendent aux fenêtres.
« La ville devient notre terrain de jeu, nous explique Constant Dourville, acrobate de la troupe. La ville n’est pas normée pour faire ce que l’on se permet dans ce spectacle. Avec notre regard d’acrobate et de danseur, on se permet de percevoir ces espaces comme des espaces de jeu. » Alors à chaque nouveau lieu, le spectacle s’adapte, car le décor n’est jamais le même. « Il y a cette idée de réenchanter des espaces oubliés, reprend l’acrobate. En marchant le long d’un toit, nous amenons le spectateur à poser le regard sur cet espace de la vie quotidienne qui a pu être oublié. »
La déambulation invite le public à prendre part à la course et le rencontre parfois même à l’improviste. « On gravite dans la ville, on va chez les gens, on escalade les balcons. On croise des personnes qui ne seraient pas allées voir ce spectacle », se réjouit Constant Dourville. « C’est typiquement le genre de spectacle qu’on aime proposer parce que c’est ludique, accessible, esthétique, on amène un peu de gaîté dans la rue, commente Laurence de Magalhaes. On peut toucher un gamin de 5 ans comme une mamie qui tombent sur ces jeunes. »
Car en proposant des spectacles dans la rue ou les gares, le festival vise aussi à toucher le plus grand nombre, y compris un public qui fréquente peu les lieux culturels. « Puisque l’on est dehors et que l’on attrape les gens à l’improviste, certains découvrent des choses qu’ils n’ont jamais vues et on leur dit que c’est aussi ce que l’on fait dans nos théâtres », abonde la directrice du festival, également à la tête du Théâtre du Rond-Point. C’est pourquoi ces spectacles programmés dans les lieux publics sont gratuits. « Le but, c’est que ça touche un très grand nombre, reprend Laurence de Magalhaes. Il y a peu de festivals gratuits, c’est important. »
Les autres spectacles programmés par le festival sont payants à des tarifs allant de 10 à 28 euros. Ils se déroulent souvent dans des lieux en plein air, comme dans la cour de la Monnaie de Paris ou celle du lycée Jacques-Decour, dans le 9e arrondissement de Paris, QG du festival. D’autres pièces se jouent aussi dans des lieux culturels plus classiques, comme Contes et Légendes de Joël Pommerat au Centquatre ou Madame ose Bashung au Cabaret sauvage. À l’extérieur ou à l’intérieur, dans des lieux publics ou pas, le festival fait vivre Paris l’été.
Festival Paris l’été jusqu’au 30 juillet 2023.
La Lévitation réelle, L’Immédiat – Camille Boitel, le 22 juillet à 16h, 16h30 et 17h à la gare Montparnasse et à 20h30, 21h et 21h30 au lycée Jacques-Decour, Paris 9e.
Impact d’une course, La Horde dans les pavés, le 26 juillet à 19h aux Lilas, le 28 juillet à 18h30 à Ivry-sur-Seine, le 30 juillet à 16h30 au domaine de Chamarande.
Beat by Bits, Paula Rosolen – Haptic Ride, le 27 juillet à 19h sur le parvis de Notre-Dame de Paris, le 28 juillet à 19h Place de l’Hôtel de Ville, le 29 juillet à 19h sur les Berges de Seine au port Solférino.
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