Sans jamais renier ses principes, le rappeur sétois Demi Portion s’est ouvert les portes de la mythique salle parisienne du Bataclan, pour un concert événement ce samedi 3 janvier.
À quelques jours de son départ pour Paris où il se produit ce samedi 3 février sur la scène du Bataclan, Demi-Portion nous a donné rendez-vous dans la salle de spectacle de La Passerelle, sur l’Île de Thau. C’est là, dans un cadre qu’ils connaissent par cœur, que le rappeur sétois et son équipe peaufinent les derniers détails du concert à venir.
L’album Poids Plume est sorti en janvier et vous l’avez placé parmi vos meilleurs projets. Pourquoi ?
C’est mon huitième projet en solo et j’ai eu l’impression de revenir à l’ADN de mon premier album, Artisan du bic (sortie en 2011, NDLR). C’est le retour des sonorités très boom-bap, à l’ancienne. Exactement dans la ligne de ce que j’écoutais à l’époque. Je ne vais pas dire que c’est un retour aux sources, je n’ai jamais vraiment abandonné le style musical de mes débuts. Mais on a tenté d’autres choses au fil du temps. J’ai chanté, j’ai testé d’autres sonorités, notamment sur le dernier album avec le rappeur marocain ElGrandeToto. Là, je voulais du simple, de l’efficace.
« Ce modèle me convient, il me rend heureux »
Sur la pochette, on découvre un Demi Portion qui a chaussé les gants de boxe. C’est un message ?
L’univers de la boxe s’est vraiment imposé au dernier moment quand on a enregistré le titre Poids Plume. Ça me fait marrer de jouer les boxeurs avec mon petit corps tout maigre au milieu de mecs baraqués. Finalement, c’est un peu l’image du monde du rap, et nous au milieu qui naviguons avec nos petits moyens et nos idées, en indépendants… Et quand on regarde les chiffres des ventes, on se dit qu’on s’en sort pas mal.
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Le choix de l’indépendance, c’est donc à double tranchant ?
C’est sûr qu’on n’a pas le confort d’une Major. On a un peu le pied partout et les portes s’ouvrent un peu moins vite. Nos clips, ce sont nos fans qui les regardent, mais on n’a pas la puissance de communication d’autres artistes. Mais c’est ce modèle qui me convient et me rend heureux. Je travaille sans la pression de devoir sortir rapidement des albums. Je m’entoure des gens qui me sont chers. Je me sens proche des fans.
L’endroit où l’on se trouve est assez symbolique. Qu’est-ce qu’il représente pour vous ?
C’est un peu ma deuxième maison ! La Passerelle, dans ce quartier de l’Île de Thau où je connais tellement de gens formidables, c’est l’endroit où j’ai participé à mes premiers ateliers d’écriture. C’est aussi là que j’ai découvert la musique sous toutes ses formes. Dans cette petite salle, j’ai vu passer Yann Tiersen, Massilia Sound System, Mathieu Chedid ou la Fonky Family… Déjà à l’époque je ne voulais pas rester dans une niche et n’écouter que du rap.
Aujourd’hui, rien n’a changé et on essaye au maximum de croiser notre musique avec d’autres styles musicaux. J’ai même partagé des plateaux avec Véronique Sanson ou Renaud. Moi j’aime la musique, et j’aime les mélanges. Le rap a été un outil pour me lâcher et décrire mon quotidien sur l’Île de Thau. Cet endroit ce n’est pas un quartier, c’est un village, même si tout n’était pas toujours facile…
Quel regard portez-vous sur l’évolution du quartier ?
Comme à mon époque, il y a toujours sur l’Île de Thau une majorité de gens bien, qui bougent et se battent. Et une poignée qui fait n’importe quoi. Mais ces gens-là, ils ne sont rien. Ils étaient déjà là à mon époque, même s’ils sont peut-être un peu plus visibles désormais. Peut-être aussi que la jeunesse cogite différemment aujourd’hui, mais finalement les problématiques n’ont pas vraiment changé.
« Faire de la musique c’est aussi ma force »
Vous serez samedi sur la scène du Bataclan. Le rap sétois s’exporte bien !
À Paris on a commencé par Le Bateau-Phare, on est passé par La Miroiterie et La Bellevilloise, pleins de petites salles. Et puis il y a eu La Cigale en 2017 et l’Olympia en 2018. Et maintenant le Bataclan ! On monte les échelons petit à petit mais on a quand même fait un sacré chemin depuis Sète… Là, j’ai le sentiment qu’on va passer un cap. Cette salle, elle raisonne comme la place un peu underground de mes années de jeunesse.
Est-ce que vous avez un temps pensé annuler ce rendez-vous ?
C’est une période extrêmement difficile pour moi. Ma maman a été victime d’un AVC il y a quelques semaines. Je n’ai pas pu assurer la promotion de mon album, j’ai eu besoin de me recentrer sur ma famille et mes proches. Mais faire de la musique c’est aussi ma force. Je ne veux pas m’isoler et regretter plus tard. Et je ne pouvais pas lâcher les fans. Ils ont réussi à remplir le Bataclan, c’est juste incroyable !
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Deux rappeurs héraultais dans ses valises
CONCERT. Demi Portion ne monte pas seul à Paris ce samedi 3 février. Le rappeur sétois sera accompagné de deux autres artistes héraultais qui assureront sa première partie au Bataclan. Pour chauffer à blanc le public parisien, Rachid Daif pourra compter sur un autre sétois, biberonné comme lui aux ateliers d’écriture de la MJC de La Passerelle. Fidèle parmi les fidèles, Petitcopek – Lorenzo Cianni de son vrai nom – fera le déplacement. Tout comme N3ms le Montpelliérain, que les Sétois ont pu écouter cet été sur la scène du théâtre de la Mer à l’occasion du Demi-Festival 2023. « Tous les trois, on va ramener un peu de soleil à Paname ! »
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