La Syrienne Yara Al-Hasbani danse les mouvements de l’exil

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La danseuse et chorégraphe syrienne Yara Al-Hasbani lors d’une répétition de « Unstoppable », en 2018, à l’Institut du monde arabe, à Paris. La danseuse et chorégraphe syrienne Yara Al-Hasbani lors d’une répétition de « Unstoppable », en 2018, à l’Institut du monde arabe, à Paris.

Elle danse avec un niqab qui lui couvre les yeux mais pas la bouche, symbole d’une oppression qu’elle n’a jamais cessé de dénoncer depuis qu’elle est en France. Le 24 juin, Yara Al-Hasbani, réfugiée syrienne de 29 ans, présentera quelques minutes de sa dernière chorégraphie, Elham (« inspiration », en arabe), à l’Opéra-Comique de Paris.

Ce soir-là, l’Association Pierre Claver, qui aide les demandeurs d’asile dans leurs démarches et les accompagne dans l’apprentissage du français, fêtera ses 15 ans d’existence en mettant à l’honneur la danseuse, prix 2022 de l’Académie des beaux-arts de Paris pour son spectacle, et trois autres réfugiés : Kianoush Ramezani, dessinateur de presse iranien, prix LiberPress 2022 pour la liberté d’expression ; Abdulmonam Eassa, photographe syrien, prix Bayeux 2022 du reportage de guerre ; et Mursal Sayas, afghane, autrice d’un témoignage sur la condition des femmes dans son pays d’origine, à paraître aux Editions de l’Observatoire en septembre 2023.

Le premier souvenir français de Yara Al-Hasbani la ramène sur le périphérique parisien, un soir de l’hiver 2015. Qu’elle les trouve froides, laides, grises, ces barres d’habitation qui bordent les boulevards circulaires de la capitale. Yara Al-Hasbani imaginait de jolies petites maisons, des allées de verdure. Ce qu’elle découvre, le visage collé à la vitre de la voiture qui la conduit depuis l’aéroport de Roissy lui serre le cœur de désespoir. Tout, ici, ressemble si peu à son rêve…

Torturé, son père meurt en prison

Yara Al-Hasbani, sa mère, sa sœur aînée et son petit frère arrivent de Turquie. Ils viennent d’y passer une année, après avoir fui leur pays d’origine, la Syrie. Ce n’est pas la guerre civile qui les a chassés de Damas – « c’est la révolution » contre le pouvoir, corrige la jeune femme, qui raconte son chemin d’exil dans un café parisien. Elle précise qu’elle n’a pas eu le choix. En 2014, son père, gardien dans une entreprise, est arrêté par la police du dictateur Bachar Al-Assad pour son soutien aux victimes de la répression. Torturé, il meurt en prison. La jeune femme, très impliquée dans les manifestations étudiantes, est à son tour menacée. Il lui faut partir pour ne pas subir le même sort.

D’abord la Turquie, donc, en attendant d’obtenir un visa pour la France. Puis un foyer à Créteil, que Yara Al-Hasbani trouve aussi sale que le paysage, et très vite un appartement à Rochefort (Charente-Maritime), obtenu avec le soutien de L’Escale, un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Huit mois plus tard, Yara Al-Hasbani et sa famille s’installent à La Rochelle. La jeune femme reprend la danse contemporaine, qu’elle étudiait à l’Institut supérieur d’art dramatique de Damas. Elle monte ses premières chorégraphies, tente de dire avec son corps les émotions qu’elle n’arrive pas encore à exprimer avec des mots.

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