MARTIN LELIEVRE / AFP
Véritable prodige de l’équipe de France à seulement 16 ans, la championne de breakdance Sya Dembélé (ou b-girl Syssy) fait partie de ces Français méconnus qui peuvent rêver d’or olympique aux JO de Paris 2024 (photo prise en octobre à Roland-Garros durant le Red Bull BC One World Final).
JO DE PARIS 2024 – Il n’y aura pas qu’Antoine Dupont, Kylian Mbappé, Clarisse Agbégnénou, Kevin Mayer ou Teddy Riner qui, à partir du 26 juillet prochain, feront rêver les Français d’or olympique. À huit mois du début des Jeux de Paris 2024, d’autres sportifs tricolores moins connus et évoluant dans des disciplines bien moins médiatisées que le football ou le rugby viseront aussi le Graal.
Il y a quelques semaines, en s’appuyant sur les résultats obtenus par les athlètes et équipes de France aux derniers championnats du monde dans les disciplines olympiques, Le HuffPost avait tenté de déterminer combien de médailles les Bleus pourraient ambitionner de décrocher l’an prochain à domicile.
Et sur la base de cette collecte de données, à huit mois de l’allumage de la flamme olympique, voici six médaillés, voire champions du monde dont on espère qu’ils feront aussi bien l’été prochain. Revue des troupes.
· Magda Wiet-Hénin (taekwondo)
Dans l’ombre d’Althéa Laurin, prodige française et favorite pour Paris (médaille de bronze à Tokyo à 19 ans, titre mondial à 21 ans), il y a Magda Wiet-Hénin. Contrairement à sa cadette, la Nancéienne de 28 ans ne connaît pas une ascension fulgurante, ce qui ne l’empêche pas de tutoyer désormais elle aussi les sommets.
Pour preuve, lors des Mondiaux de Bakou, à la fin du printemps, elle a obtenu la médaille d’or mondiale, dans la catégorie olympique des moins de 67 kg. La suite logique d’un parcours linéaire, qui l’avait déjà vu décrocher le bronze en 2019, puis l’argent aux Mondiaux suivants.
Fille d’une multiple championne du monde en sports de combat et d’un combattant réputé de boxe thaïlandaise, elle profite, en plus de tout son talent, d’une furieuse envie de revanche. Aux Jeux de Tokyo, elle avait été battue d’un rien dès les huitièmes de finale, alors qu’elle rêvait, déjà, d’une médaille.
· Aurélien Giraud (skateboard)
Notre deuxième candidat à la consécration olympique a réussi quelque chose d’inédit. En février 2023, il est devenu le premier Français champion du monde de skateboard, triomphant en « street », l’une des deux disciplines de son sport. Dans un parcours où sont reproduits des obstacles du milieu urbain (des rampes, des escaliers, des bancs…), il a réussi le passage le plus impressionnant aux yeux des juges.
Et c’est ainsi qu’il est devenu candidat immédiat à la médaille d’or parisienne, trois ans après une sixième place à Tokyo. D’autant que le CV du jeune homme est important, avec notamment une victoire du prestigieux Dew Tour en 2019, et des succès sur plusieurs étapes de qualification olympique. Reste que celui qui s’amuse d’être un skateur plus qu’un sportif de haut niveau, au point de déclarer qu’il est un des athlètes « les moins athlétiques de l’équipe de France », sait la marche qu’il reste à franchir pour triompher à domicile l’été prochain.
· Lauriane Nolot (voile)
Elle a été l’une des plus belles satisfactions de l’équipe de France de voile lors des Mondiaux de La Haye, au mois d’août. Et de quelle manière… Dans une discipline, le kitesurf, où les athlètes multiplient les courses qualificatives pour engranger des points en vue d’une finale, elle a remporté dix des seize épreuves avant de survoler la finale. Rien que ça.
Et il n’y a pas que lors de cette semaine néerlandaise qu’elle a brillé. La jeune femme de bientôt 25 ans a aussi remporté le « test event » de Marseille, grande répétition des JO, et collectionne les succès dans les épreuves de type olympique depuis son sacre. Une « saison folle », comme en parlent les médias spécialisés, qui tombent à pic. Il ne lui reste « qu’à » maintenir ce rythme effréné jusqu’à l’été prochain, et il faudra au moins ça pour contenir l’armada britannique qui rêve de la faire chuter.
· Allan Morante (trampoline)
C’est peu dire que l’or mondial décroché à Birmingham l’a mis en appétit. Un an après avoir réussi un doublé exceptionnel aux Championnats du monde de Sofia (argent en individuel et par équipe), Allan Morante, 29 ans, a ajouté un formidable titre par équipe à son palmarès début novembre. De quoi donner des idées à celui qui est aussi devenu champion d’Europe en individuel l’an passé.
Licencié à Saint-Denis, dans le 93, à quelques kilomètres de l’Arena de Bercy où se dérouleront les épreuves olympiques à l’été 2024, Allan Morante connaît une progression impressionnante ces dernières années. Et après avoir été remplaçant à Rio en 2016, puis être passé à côté de sa finale à Tokyo, il ambitionne aujourd’hui de briller à domicile.
Pour cela, le trampoliniste est notamment parti en stage chez l’une des nations les plus dominantes, la Chine, et travaille depuis des années un mouvement qui doit lui permettre de devenir le premier Français médaillé olympique de son sport. Il a aussi mis toutes les chances de son côté en rejoignant « l’armée des champions », un dispositif qui permet à des sportifs d’élite de s’engager dans l’armée pour être payés à pratiquer leur sport. Reste toutefois à décrocher la qualification pour les JO de Paris, après avoir manqué la finale qui lui aurait garanti le précieux sésame lors des Mondiaux du début du mois. Mais rebondir, il sait faire.
· Sya Dembélé (breakdance)
Elle non plus n’est pas (encore) championne du monde, mais cela ne l’empêche pas d’avoir pris date pour Paris. Mi-septembre, alors que les jeunes de son âge avaient déjà fait leur rentrée scolaire, b-girl Syssy (ou Sya Dembélé à l’état civil) est montée sur la troisième marche du podium des Mondiaux de Louvain, en Belgique. Une grande première pour le sport français dans une discipline qui vivra l’été prochain ses premiers JO.
À seulement 16 ans, la jeune femme originaire de Saint-Étienne est une comète. Sélectionnée pour la première fois en équipe de France en 2022 parce qu’elle était trop jeune auparavant, elle a conquis le bronze européen au mois de mai, avant de doubler au niveau supérieur. D’autant qu’avec plusieurs apparitions dans le Top 5 sur des compétitions de niveau mondial et des victoires sur des stars de son sport, elle ne peut que croire à la récompense suprême à Paris.
Pour cela, l’adolescente pourra s’appuyer sur un environnement des plus sains, avec une famille de danseurs et notamment la présence de son frère Damani en équipe de France. Pour elle, la mission est désormais de s’assurer d’obtenir l’un des tickets olympiques qui seront mis en jeu lors d’un tournoi qualificatif en mars 2024. Une étape de plus vers l’or.
· Koumba Larroque (lutte)
Elle a beau n’avoir que 25 ans, elle fait déjà figure de taulière dans son sport. Car malgré son jeune âge, la lutteuse Koumba Larroque affiche déjà quatre médailles mondiales et autant aux championnats d’Europe dont un titre obtenu en 2021. Cette année encore, aux Mondiaux de Belgrade, elle a su monter sur la boîte et décrocher le bronze.
Médaillée d’or mondiale dans toutes les catégories de jeunes, et encore il y a deux ans chez les moins de 23 ans, et régulièrement surclassée depuis son plus jeune âge, Koumba Larroque s’est révélée au plus haut niveau il y a déjà six ans, avec la seule médaille française lors des championnats du monde en 2017.
Si elle a dû se relever après plusieurs blessures, la jeune femme qui poursuit en parallèle un cursus en kinésithérapie peut désormais avancer sereinement vers son rêve olympique : grâce à sa médaille en Serbie, elle a déjà composté son billet pour les JO. Où elle cherchera à croquer dans le plus beau métal.
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