JO de Paris 2024 : « Au breaking, quand tu es juré, tu te fais des ennemis », confie bgirl Valentine

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Toprock*, footwork** et freeze***, ça, elle maîtrise. Depuis la fin des années 1990, bgirl Valentine, aka Valentine Nagata-Ramos, foule la scène urbaine des battles du monde entier. Il y a environ quinze ans, après des années de breaking en compétitions internationales, elle a finalement décidé de passer « de l’autre côté ». Fini, ou presque, les battles en tant que challengeuse. La danseuse de hip-hop s’est retrouvée sur le banc des jurés face à ses pairs artistes acrobates.

En lice aujourd’hui pour être juge aux compétitions de breaking qui se joueront place de la Concorde, en juillet prochain, Valentine se prépare. Et se dit d’ores et déjà prête à évaluer les skills des bboys et bgirls qui passeront dans le cypher****.

Une certification obligatoire pour les JO

« Le hip-hop, c’est savoir s’affirmer, montrer qui on est, et s’assumer », soutient avec conviction la chorégraphe, fondatrice de la compagnie de danse Uzumaki. Bienveillante lorsqu’elle officie comme jurée, Valentine assure toujours essayer de « mettre ses biais au placard » pour juger de manière équitable les bboys et les bgirls, car « ce que je vais aimer le plus ne sera pas forcément la même chose qu’un autre juré ».

Pour pouvoir espérer participer en tant que juge aux épreuves de breaking des JO 2024, Valentine ne s’est pas uniquement reposée sur ses années de pratique. Car, quand avant, l’expérience du breaking était la seule condition, il faut aujourd’hui être en plus détenteur d’une certification permettant d’exercer comme juré dans un contexte JO : le Trivium. « Il existe plusieurs niveaux de qualification. Le premier niveau, c’est le ThreeFold. Le Trivium est le niveau le plus pointu », précise-t-elle.

Maîtriser l’art de la « poker face »

Souriante, de nature sociable, Valentine a aussi dû apprendre, en tant que juge, à modérer son enthousiasme. « On ne doit pas montrer nos émotions. C’est essentiel. Déjà, quand tu es jurée, tu te fais beaucoup d’ennemis. Tu as la pression. Certains danseurs ou danseuses pensent que tu ne les aimes pas car ils estiment que, dans ton jugement, tu les as saqués. Alors si en plus on voit sur ton visage que tu n’as pas aimé un passage… », raconte-t-elle. Ou l’art et la nécessité de manier à la perfection la « poker face ».

D’autant qu’elle connaît la plupart des danseurs qu’elle juge dans les battles. Une posture parfois difficile à tenir. « Il y a une véritable scission entre les juges et les danseurs. On a juste le droit de se dire bonjour. Et c’est vrai que c’est très étrange », admet-elle. Une séparation nette nécessaire pour éviter les soupçons de connivences, qui a tendance, selon l’intéressée, à rendre les battles plus froids « alors qu’on fait tous partie de la même famille », assure-t-elle.

Son plus gros kif en tant que jurée ? « Clairement, c’est quand un danseur fait un passage de ouf et me fait voyager. Là, c’est magique ». Même si la posture extérieure du juge l’éloigne un peu de l’énergie des danseurs sur scène : « j’aime bien être à l’intérieur de ce truc-là. Parce que le hip-hop, c’est surtout l’inclusion ».

Un système de jugement chinois

C’est un système de jugement venu tout droit de Chine qui sera utilisé aux Jeux olympiques, auquel devra se plier Valentine. Seront ainsi évalués cinq aspects : la musicalité, le vocabulaire, l’originalité, la technique et l’exécution. Auxquels la bgirl ajoute un point supplémentaire, indispensable à ses yeux : « je veux qu’on me donne du flow, du groove ! ». Les juges auront également la possibilité de sanctionner le comportement déplacé d’un danseur ou d’une danseuse grâce à un bouton de pénalité.

Alors qu’il ne reste que six petits mois avant le début des JO, si la danseuse de breaking n’est finalement pas appelée pour participer aux épreuves de breaking, elle assure qu’elle sera ravie de pouvoir suivre la compétition de loin. « Depuis mon canapé. Je serais aussi très bien ! », dit-elle en souriant.

Vous avez envie de vous lancer dans la compétition ? Dans la vidéo en haut de cet article, bgirl Valentine donne quelques tips, face à la caméra de « 20 Minutes », pour « juger » comme il se doit.

(*) Pas de danse exécutés debout avant la descente au sol

(**) Pas de danse exécutés au sol

(***) Figure souvent acrobatique permettant de conclure un passage

(****) Cercle formé par les bboys et bgirls au centre duquel ils dansent tour à tour

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