JO de Paris 2024: « A la mode depuis trois mille ans »… Les sports olympiques historiques face au défi du jeunisme

A y regarder de plus près, le boulot de certains membres du Comité d’organisation olympique (CIO) est plutôt sympa. Regarder les réseaux sociaux pour voir les derniers sports à la mode, ceux qui font le « buzz » avec des millions de vues d’internautes, de préférence les jeunes. Et ainsi pouvoir, un jour, dodelinant au milieu des petits fours dans les cossus bureaux lausannois, dégainer : « Et si on essayait la break dance pour les prochains Jeux olympiques, on fera venir un nouveau public super branché ? »

C’est donc comme ça, enfin à peu près, trois ans après que le surf, le skate et l’escalade ont rejoint la grande famille olympique, que la break dance a réussi à séduire le CIO et fera ses premiers pas à Paris, l’été prochain, au milieu des disciplines historiques des Jeux. Car, oui, même si c’est dans l’air du temps, de faire la place aux jeunes, « les papis sports » font de la résistance, comme l’haltérophilie, la lutte, dont les championnats du monde se déroulent en ce moment même à Belgrade (Serbie), ou le tir, qui étaient au programme des premiers JO de l’ère moderne, en 1896.

Plus de tir au pigeon

Près de cent trente ans plus tard, ces trois disciplines sont donc toujours au programme des JO, alors que plusieurs autres sports ont disparu des radars au fil des ans, à l’image du karaté, de la pelote basque ou du tir au pigeon (oui oui, vous avez bien lu). Alors, comment ces sports traversent-ils les âges sans être jamais remis en question ? « C’est une question que je me pose tous les matins, et la seule réponse que je me suis donnée, c’est qu’on est à la mode depuis trois mille ans », estime Lionel Lacaze, président de la Fédération française de lutte.

Pourtant, en 2013, celui qui a été 15 fois champion de France de la discipline a eu quelques petits haut-le-cœur quand la commission exécutive du CIO a décidé d’enlever la lutte du noyau dur des sports qui composaient le programme. « Quelques heures après, le Japon, qui venait d’obtenir les JO a dit que s’il n’y avait pas de lutte, il n’y avait pas de Jeux au Japon. On a vraiment l’impression que la lutte est ancrée dans le paysage olympique. »

Evolution en permanence pour rester attractif

A tel point qu’un petit nouveau devrait faire son apparition aux JO de Los Angeles, en 2028, la beach wrestling, déjà au programme des Jeux olympiques de la Jeunesse. De la lutte sur sable, pour les non anglophones, c’est du pain béni pour attirer un autre public et être « encore plus à la mode », comme le souligne le président de la FFLDA. « On sent bien la volonté de la part des organisateurs des JO de mettre en avant d’autres aspects de la pratique sportive, reprend-il. La beach wrestling, c’est la codification de la lutte traditionnelle africaine. Et c’est la première fois qu’il y aura un sport codifié par le continent africain aux Jeux. »

Evoluer pour rester dans les petits papiers, c’est un peu le mantra de tous les sports dits historiques. « Pour ceux dont la légitimité n’est pas en jeu, comme le marathon, il n’y a aucun souci, relève Frédéric Ferrer, acteur et metteur en scène de conférences théâtrales autour des Jeux olympiques. Pour les autres, il y a une obligation à modifier en permanence les épreuves. Le tennis de table a ainsi modifié la taille de la balle, le nombre de points, la taille de la table. Ça permet aussi de résister au temps, de plaire toujours à la caméra. »

Universalité et lobbying

Et puis, que ce soit la lutte ou le tir, ces disciplines peuvent se targuer d’être pratiquées dans de très nombreux pays, un des critères pour figurer au programme olympique. Une centaine de pays pour le tir, entre 150 (lutte gréco-romaine) et 200 (lutte libre) pour le sport de combat.

Toutes ces nations vont défendre les disciplines auprès du CIO, relève Michel Baczyk, président de la Fédération française de tir. Ce qui a changé aussi, pour nous, c’est le développement du tir sportif dans les pays émergents, comme en Chine, qui est maintenant à top niveau, ou en Inde, qui domine le tir sportif mondial et qui construit des centres dans les écoles. Et je pense que ces grosses fédérations ont aussi un rôle de lobbying auprès du CIO ».

Un lobbying important à un moment où toutes les disciplines du tir ne sont pas certaines de figurer à l’agenda de Los Angeles-2028. « La carabine à air comprimé a été validée, mais pas encore le tir à balles 25-50 mètres, et je pense que c’est parce qu’ils n’ont pas les installations, que ça va donc leur coûter cher, développe Michel Baczyk. Le seul problème qui est difficile à gérer auprès du CIO, ce sont les coûts de construction. L’avenir de notre discipline, je pense que c’est surtout lié à une question financière, pas éthique ou de “fun”. »

Et si ces disciplines disparaissaient du programme olympique ?

Alors, se pose la question de l’avenir de la discipline si elle disparaît du programme olympique. Un drame national ? Pas forcément. « Le tir, c’est comme l’athlétisme, on a douze disciplines différentes. Aux JO, il n’y en a que trois, répond le président. Oui, elles seraient pénalisées si elles ne sont plus au JO, notamment médiatiquement, mais les huit autres, sans les JO, attirent du monde, comme le tir aux armes anciennes, une discipline mondiale. »

Du côté de la lutte, si on ne souhaite évidemment pas que le sport ne soit plus olympique, cela permettrait d’opérer un changement radical dans la pratique, assure Lionel Lacaze : « On est une discipline extrêmement élitiste. C’est comme si on résumait l’athlétisme à des gens qui préparent le 100 m en moins de 10 secondes. Nous, on est un peu comme ça. Dès qu’on entre dans notre sport, il y a une tendance à aller chercher la meilleure performance. Donc ça réduit un peu l’intérêt pour le plus grand nombre et l’olympisme nous conforte dans ce cadre-là. On pourrait être plus concentré sur un développement qui ne porte plus vers cette excellence, mais plus vers l’éducation au combat. » Pour rendre la lutte un peu plus fun. Et puis, si c’est fun, le CIO jettera forcément un œil dessus.

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