Danse : « Momo » à la Villette, les chemins de la liberté

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Le brouhaha habituel des retardataires à l’affût de leur place agite encore la Grande Halle de la Villette. Personne ne les a entendus entrer sur le plateau mais la vue de ces quatre hommes en treillis, torse et pieds nus, impose soudain le silence dans la salle encore allumée. Ils marchent avec lenteur et du moindre de leurs pas émane une profondeur qui accroche instantanément l’attention du spectateur.

Le samedi 27 mai, le fil est brutalement brisé par l’irruption sur scène d’un homme, drapeau palestinien à la main, criant « Boycott Israel ». Une fois clos, l’incident, constitué moins par cet appel que par la vive réaction d’une poignée de spectateurs, imprimera inévitablement une couleur singulière à la soirée.

La norme et l’autonomie

Né dans un kibboutz, aujourd’hui chorégraphe adulé à travers le monde et peu complaisant à l’égard du gouvernement israélien, Ohad Naharin est l’inventeur de la méthode « gaga » qui lui a permis de développer un langage contemporain universel. Les possibilités des corps poussées à l’extrême, une énergie explosive, un mouvement ininterrompu, un feu communicatif sont la marque d’une danse reconnaissable entre toutes, dont il prend ici le contrepied, quitte à désarçonner le public.

Avec Momo, conçu en collaboration avec les danseurs, il s’aventure sur un terrain plus intime teinté de mélancolie. Sur la musique de Laurie Anderson et de Landfall du Kronos Quartet, cette variation passionnante met en dialogue deux chemins de vie : d’un côté celui du conformisme, exploré par un chœur de quatre hommes ; et de l’autre la voie de l’émancipation, empruntée par sept solistes.

Danse : « Momo » à la Villette, les chemins de la liberté

Les quatre hommes en treillis, dans une formidable harmonie de lignes, déclinent les attributs d’une virilité archétypale : puissance des muscles et de la voix, discipline martiale, camouflage des émotions. Les solistes arrivent, eux, au compte-goutte, interprétant chacun une partition qui leur est propre. Ces électrons libres bousculent les carcans, jouent avec les codes académiques et convoquent mille fantômes.

Les ondulations animales remplacent la rigueur classique, les sauts et les déhanchements envoient valser toutes limites. Le rythme hypnotique de la pièce, sa beauté enveloppante, entraîne le spectateur dans ses retranchements les plus secrets. Momo repousse les horizons à bien des égards, avec une clarté intense et lumineuse, résolument salvatrice.

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