Danse. « Le style de Noureev est toujours d’actualité » : une exposition exceptionnelle à Pessac

« J’avais déjà présenté des documents et des costumes à Stockholm ou à Bangkok pour les 30 ans de la disparition de Rudolf Noureev ; là c’est Pessac qui m’a contacté pour lui rendre hommage à son tour », raconte Charles Jude. L’ex-directeur du Ballet de l’Opéra de Bordeaux et ancien danseur étoile à l’Opéra de Paris, aujourd’hui codirecteur d’une académie de danse à Pessac, était aussi un ami et un proche collaborateur…

« J’avais déjà présenté des documents et des costumes à Stockholm ou à Bangkok pour les 30 ans de la disparition de Rudolf Noureev ; là c’est Pessac qui m’a contacté pour lui rendre hommage à son tour », raconte Charles Jude. L’ex-directeur du Ballet de l’Opéra de Bordeaux et ancien danseur étoile à l’Opéra de Paris, aujourd’hui codirecteur d’une académie de danse à Pessac, était aussi un ami et un proche collaborateur de Rudolf Noureev (1938-1993), surnommé « le seigneur de la danse ».

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L’exposition qu’il apporte à la médiathèque de Camponac jusqu’au 30 novembre propose des pièces qu’on aura rarement l’occasion de revoir. Une dizaine de costumes, notamment, portés dans des ballets comme « Le Lac des cygnes », « Giselle » ou « L’Après-midi d’un faune ».

« C’était moi qui m’occupais des tournées Noureev and friends, au cours desquelles Rudolf invitait des étoiles comme Sylvie Guillem ou Laurent Hilaire, explique Charles Jude. Je les ai gardés quand on a créé la fondation Noureev, dont je suis membre. »

Photos de Francette Levieux

C’est aussi la fondation Noureev qui a acquis les photos de Francette Levieux, ex-photographe officielle de l’Opéra de Paris, dont une quarantaine sont exposées à Pessac. Son travail, avec ces noirs profonds, avait déjà été présenté au Grand-Théâtre ou à Cenon, pendant le festival Le Mois de la danse, mais là, ce sont d’autres tirages qui sont à voir.

Pas de portraits statiques, des images en mouvement, des sauts où les pieds (aussi importants pour les photos de danse que les ballons pour les photos de football) sont bien visibles. Et toujours ce corps sculptural et ce regard intense qui a fasciné les spectateurs entre les années 1960 et 1980.

« Rudolf a revisité les grands ballets du répertoire en développant les rôles masculins, en faisant danser toute la compagnie et pas seulement les solistes, et en apportant des idées très proches du cinéma »

« J’ai sélectionné les photos de façon à montrer tout le parcours de Rudolf, explique Charles Jude. Les grands ballets qu’il a dansés ou chorégraphiés, comme ‘‘Roméo & Juliette’’, des pièces néoclassiques comme ‘‘Black & blue’’, qui utilise une vraie technique classique pour simuler un combat de boxe, et des pièces contemporaines, comme ‘‘Pierrot lunaire’’, sur la musique de Schönberg. »

Grande exigence

Un répertoire que Charles Jude connaît particulièrement bien pour avoir travaillé vingt ans avec Rudolf Noureev. « J’ai fait sa connaissance en 1968, sur la Côte d’Azur, alors que je commençais à danser après avoir été gymnaste, et je l’ai retrouvé à Paris, d’abord en tant qu’invité de l’Opéra dans les années 1970, puis quand il a pris la direction du Ballet, de 1983 à 1989. Il était d’une très grande exigence comme danseur, comme maître de ballet et comme chorégraphe. »

Charles Jude a eu la chance d’être son partenaire et son collaborateur dans ses créations personnelles. « Rudolf a revisité les grands ballets du répertoire comme ‘‘Le Lac des cygnes’’ ou ‘‘Cendrillon’’, en développant les rôles masculins, en faisant danser toute la compagnie et pas seulement les solistes, et en apportant des idées très proches du cinéma. Jusqu’à danser avec Peggy la cochonne dans l’émission ‘‘Le Muppet show’’. Trente ans après sa disparition, son style est toujours d’actualité. »

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L’exposition s’accompagnera de la projection d’un documentaire, d’un gala de danse à la salle du Galet et d’un quiz musical. Détails sur pessac.fr