Danse contemporaine ou Voguing, les plus belles Queens de Drag Race version française sont aussi – et surtout ? – de fabuleuses performeuses.
Après deux saisons télévisées, doublées d’un show en live, les héroïnes de Drag Race France, déclinaison du show à succès de RuPaul, se sont imposées comme des icônes de mode. De mémoire de jury, de Jean-Paul Gaultier à Loïc Prigent, aucune franchise n’a atteint ce degré de sophistication couture. Les Reines, souvent assistées de stylistes chevronné·es, ont fait de France TV le plus beau catwalk du monde. “Coco cocorico” comme le chantent les participantes. Bravo les filles.
Mais il y a bien mieux, la danse. Il n’aura échappé à personne que Keiona, gagnante de cette édition, est également une figure de la scène ballroom parisienne. Dans un épisode où Nicky Doll lui fait remarquer qu’elle s’est trop effacée au profit de ses camarades de bal, Keiona répond, comme surprise, que cela fait d’elle une chorégraphe. Bien vu.
Des artistes éclectiques
Dans la première saison, Soa de Muse faisait montre de talents multiples : chanson, jeu et danse. Normal pour celle qui collabore avec la très contemporaine Nina Santes ou les américains arty Gerard & Kelly. D’ailleurs ce n’est pas dans son cabaret, La Bouche, que Soa se produisait en juillet dernier, mais au Centre Pompidou/Beaubourg le temps d’une version queerissime de Gay Guerrilla du compositeur Julius Eastman. Et que dire de la dauphine 2023, Sara Forever ?
Matthieu Barbin, de son vrai nom, a eu plusieurs vies avant de crever l’écran. Interprète de Jean-Claude Gallotta, vétéran de la vague française de danse estampillé années 1980, mais également plus proche de nous de Boris Charmatz. Il aura signé TRAUM (Le paradoxe de V.), une performance avant de finir par se réinventer en Sara Forever.
Plus fort encore, dans le show live actuellement en tournée, Sara/Matthieu réussit l’exploit de mixer sur scène le look de Joan Jett, les chansons de Queen et un hommage au… Sacre du printemps d’Igor Stravinsky. Le plus fameux chef-d’œuvre des ballets russes sera aussi son plus grand scandale dans la version originelle de Vaslav Nijinski. La reine Sara Forever avouait dans un épisode ne s’être jamais sentie à sa place jusqu’ici. Son personnage bigger than life d’interprète contemporain est sa plus belle victoire.
Drag Race Live, jusqu’au 16 septembre Casino de Paris, puis du 7 au 18 novembre Folies Bergère. Et dans toute la France.
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