Aluna Francis mène la dance

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Aluna Francis à Los Angeles, le 14 juillet. Aluna Francis à Los Angeles, le 14 juillet.

Il fallait la voir se démener, le dimanche 4 juin, au festival We Love Green, à Paris, pour arriver à réaliser trois choses en même temps. Sur scène, Aluna Francis, dans une tenue vert pomme, était à la fois la DJ, la chanteuse et la danseuse de son propre spectacle devant une foule de jeunes gens venus aussi bien pour les stars du rap français Orelsan ou Dinos que pour les rockeurs de Phoenix ou l’Américain Skrillex. Sous un soleil de plomb, juste après le concert de la chanteuse française Pomme, la Britannique démontrait que les voix noires de la house music ou de la dance en général ne devaient plus rester invisibles, cachées derrière les noms des DJ, souvent blancs, qui les invitaient pour chanter sur leurs tubes sans vraiment les citer dans les crédits.

Aluna Francis est une battante qui, le 7 juillet, publiait son deuxième album solo, Mycelium, et dont le cheval de bataille est de faire reconnaître la place des femmes noires dans les musiques électroniques. Durant l’été 2022, à l’occasion de la sortie de l’album Renaissance, de Beyoncé, qui, selon elle, « rappelait enfin les racines noires de la house music », elle publiait une tribune sur le sujet dans le magazine féministe Gal-Dem. Elle a, elle-même, trop souvent fait l’expérience de cette invisibilité alors qu’elle formait avec le guitariste et producteur George Reid le duo R’n’B pop avant-gardiste AlunaGeorge, et qu’elle était invitée par des groupes comme Disclosure ou par le Français DJ Snake.

Elle écrivait ainsi : « J’ai souvent figuré sur des morceaux où mon visage est introuvable, donc personne ne sait même que je suis noire », et de rappeler le destin de ces ­chanteuses qui « ont été la voix et l’âme souvent non créditées ou invisibles de la musique de danse grand public au fil des décennies », comme Loleatta Holloway sur Ride on Time, de Black Box, Martha Wash sur Gonna Make You Sweat (Everybody Dance Now), de C + C Music Factory, et Jocelyn Brown sur The Power, de Snap !, à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Depuis, de plus jeunes chanteuses, comme Elisabeth Troy, Shingai et Kelli-Leigh, bataillent pour être créditées de manière ­équitable et être programmées dans les festivals de musiques électroniques.

Survivre à tout prix

Pour remédier à ce manque de visibilité, Aluna Francis a trouvé une solution : en plus d’être interprète et autrice, elle est devenue DJ et s’est donc résolue à chanter en même temps qu’elle mixait sa musique. « C’est beaucoup de travail, reconnaît-elle, mais il suffit d’être dans le timing. Quand vous entendez la fin de votre chanson, vous devez revenir dans ce mix à la chanson suivante, caler votre disque pendant que vous chantez. Il y a tellement de petits détails techniques amusants à surmonter. Ça aussi, c’est une revanche. Pendant longtemps, on ne m’a pas laissée toucher aux platines de peur que je raye les disques », ironise-t-elle dans un éclat de rire.

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