La maison était déjà construite en 1617; la date exacte de construction reste encore inconnue probablement vers 1600.
Le premier propriétaire connu est Adam Chevrier, trésorier général de France en Picardie qui l'achète en 1617 et l'habite, puis son fils, Jérôme abbé de Vassé en hérite. En 1635, celui-ci la vend à Louis Huault, sieur de Montmagny, conseiller du Roi. Il y réside avec son épouse Catherine Lotin jusqu'en 1640. A cette date, ils vendent à Nicolas Faure, chevalier, seigneur de Berlize, introducteur des ambassadeurs et princes étrangers auprès du Roi.
A la mort de Nicolas Faure, en 1671, ses neveux et nièces, des familles de Bullion et Lelieuvre en héritent et la vendent en 1680 à Claude Robert procureur au Châtelet. Sa fille, épouse de Robert Dupré , en est propriétaire en 1725.
A la Révolution c'est Claude Le Baillif (on ne connait pas la date d'acquisition). Ses héritiers le vendent en 1791. Plusieurs propriétaires se succèdent durant le XIX ème et le XXème siècle. De nos jours, il appartient à un propriétaire privé.
Au XlXème siècle, des transformations interviennent : de résidentiel, I'hôtel devient "commercial", du moins le rez-de-chaussée qui est loué à des commissionnaires de roulage. Le jardin et la cour sont couverts de hangars à charpente en bois, pour abriter les charrettes et voitures à chevaux. L'appellation actuelle Auberge de l'AIGLE d'OR date de cette époque.
Ensuite, ce fut un garage pour voitures à essence et un parking. Depuis 1971, c'est un lieu destiné aux spectacles, théâtre Essaïon, café de la Gare et à la danse avec le Centre de Danse du Marais.
Au XVIIème siècle, on décrit "une grande maison... appelée Hôtel de BERLIZE et deux petites maisons qui sont devant la dite grande maison sur la rue Sainte Avoye aux deux côtés de la porte d'icelle consistant en un grand bâtiment entre cour et jardin et un autre bâtiment en aile sur le dit jardin, deux autres corps de logis en aile sur la dite cour, un autre corps de logis sur le devant, le tout réparti en salles basses et chambres, cabinets, cuisines, offices, remises de carosses... le tout couvert partie d'ardoises, partie de tuiles, avec une grande cour, un petit jardin derrière, une grande porte cochère sur la rue et deux petites maisons avec salles basses, cuisines ...".
On retrouve actuellement cet ensemble de bâtiments à peu près inchangé. Situé à l'intérieur d'un parcellaire médiéval, à l'abri des regards; il est compris entre la rue du Temple, la rue Pierre Aulart comme on l'écrivait au Moyen-Age et l'impasse du Boeuf, débouchant entre Ie 10 et le 12, rue Saint-Merri.
Sur la rue du Temple une porte cochère et un passage voûté permettent d'accéder à la cour pavée entourée de 3 bâtiments formant un U aux toitures distinctes. Leurs façades sont décorées de refends et les fenêtres surmontées d'un arc, ainsi que les mansardes qui sont encadrées par une volute en S.
Le bâtiment principal -Est- entre cour et (ancien) jardin face au passage comporte deux salons aux plafonds magnifiques : Ie grand salon aux poutres solives et entre-poutres peintes dont certaines ornées d'un M entrecroisé, monogramme du sieur de Montmagny, qui a dû faire décorer ce plafond entre 1630 et 1640.
Le plus petit salon a des poutres peintes de fleurs d'un naturel étonnant : iris, rose ancienne, pavot et lilium y fleurissent : les couleurs de ces plafonds sont encore vives, car ils ont été recouverts par un faux-plafond (des traces d'une décoration Empire subsistent) et redécouvert dans les années 70. Sous ce bâtiment, se trouve une belle cave à voûtes en berceau (petite salle du théâtre Essaïon).
Le bâtiment Sud abritait les remises de carrosses et en sous-sol les écuries (actuel théâtre Essaïon); la borne ronde en pierre subsistant dans la cour correspond au plan incliné par où les chevaux descendaient (c'est aujourd'hui un escalier).
La cour pavée a été débarrassée du hangar parasite : en 1972, il a été démonté par des bénévoles de l'association Paris Historique. L'ancienne remise, construite sur le jardin avec une charpente en parapluie abrite le Café de la Gare et garde encore la porte charretière avec ses protections en fer, au 6 rue Pierre au Lard.
A noter 3 escaliers remarquables : celui à balustres en bois du XVIIème siècle dans la maison sous le passage, le grand escalier Louis XV menant au salon de réception décoré de poutres peintes, un plus petit avec une jolie ferronnerie.
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