Ils affichent des salles combles, des recettes propres en hausse, et pourtant ils tirent le diable par la queue, entre l’inflation des coûts et les problèmes d’entretien des bâtiments. Opéra de Paris, Philharmonie, Chaillot-Théâtre National de la Danse, même combat. Des exemples parmi d’autres.
L’an passé, l’Opéra a dégagé un bénéfice de 2,3 millions d’euros, pour la première fois depuis 2017. Les ressources propres ont progressé de 14 millions par rapport à 2022, grâce au retour du public dans les salles (fréquentation de 93%) avec une billetterie de 68 millions, au niveau historique des visites du Palais Garnier avec 1,2 million d’entrées et à un mécénat record de 23,5 millions. Les dépenses de production artistique et les charges de fonctionnement courant ont, elles, été contenues et la hausse de six millions d’euros, entre 2021 et 2023, de la subvention de l’Etat a compensé en partie l’inflation.
Fermetures à Garnier et Bastille
«C’est une nette amélioration de notre situation mais en termes de maîtrise des charges, ces performances ne pourront pas être reproduites tous les ans. La trajectoire des dépenses continue à grimper » » pointe Alexander Neef, le directeur général. C’est particulièrement vrai des dépenses d’investissement : en 2023, elles ont représenté 18,9 millions: à Garnier pour rénover la couverture de la cage de scène et lancer des travaux sur la façade. A Bastille, il a fallu raccorder le bâtiment au réseau de froid urbain de la ville et lancer les études d’étanchéité de la toiture. « Il y a des chantiers urgents à mener pour éviter les arrêts d’activité » met en garde Alexander Neef. Au point que Garnier devra fermer probablement fin 2027 puis Bastille fin 2029.
Outre les coupes budgétaires imposées par Bercy dont l’Opéra de Paris ne connaît pas encore le montant – le chiffre de 6 millions a été évoqué, sur un budget de 245 millions – l’établissement n’est pas à l’abri des conflits sociaux et un dialogue est engagé pour définir une «nouvelle réorganisation de la journée de travail du danseur» précise Alexander Neef.
Maison ouverte 7 jours sur 7
En 2023 aussi, la Philharmonie a affiché un taux de remplissage de 89%, une hausse de 58% des jeunes de moins de 28 ans à ses concerts, une fréquentation de ses cafés et restaurants multipliée par 3 ou 4, et une augmentation du mécénat de 70%. « La Philharmonie est une réussite et néanmoins nous sommes déficitaires car nos coûts fixes sont lourds » précise Olivier Mantéi, son directeur général.
La maison est en effet ouverte 7 jours sur 7, proposant 440 concerts, 10.800 séances éducatives, 2 expositions, 3 festivals par saison, et l’impact de l’inflation y est très fort. «En trois ans, les charges fixes ont augmenté de 15%» alors que les subventions sont restées étales» pointe Olivier Mantéi. « Ainsi la masse salariale représente 50 millions d’euros, alors 10% d’inflation, c’est 5 millions de charges en plus ».
La Philharmonie, dont les subventions (Etat 80%, Ville 20%) représentent 60% d’un budget de 120 millions d’euros, accuse ainsi un déficit consolidé de 680.000 euros, malgré l’apport de la location de la Salle Pleyel qui lui appartient.
Néanmoins « le coût de l’activité artistique est couvert à 100% par les ressources propres, billetterie, concessions, coproductions et mécénat » poursuit le dirigeant . Les coupes décidées par Bercy sont de 800.000 euros, sans compter le 1,5 million de crédits qui ne seront pas « dégelés ». Pas une bonne nouvelle alors que le bâtiment n’est pas totalement achevé, en raison de désaccords à la livraison avec son architecte Jean Nouvel . Ainsi les panneaux solaires sur le toit ne sont toujours pas raccordés.
Appel aux privés
A Chaillot où la grande salle Jean Vilar est fermée pour travaux jusqu’en novembre 2025, le directeur Rachid Ouradame a investi tous les autres espaces disponibles avec une programmation foisonnante qui plait : le public des moins de 30 ans a grimpé de 27 à 33% en trois ans, la fréquentation atteint 80%. Si jusqu’ici la situation financière était saine, les économies budgétaires réclamées par Bercy inquiètent.
«Elles nous font perdre 800.000 euros sur un budget de 20 millions : 500.000 euros de coupes et 300.000 euros de crédits non dégelés. La marge artistique devient serrée » avoue Rachid Ouramdane qui lancera fin mai une fondation abritée pour trouver des financements complémentaires.
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