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« Je ne suis pas un agresseur sexuel ». La phrase est dite avec force, en mâchant chaque syllabe, à la manière d’un exercice de diction. Face aux juges, Nicolas Bedos, ne justifie pas, il déclame. Le réalisateur comparaissait ce jeudi 26 septembre 2024 devant le tribunal de Paris pour trois faits de violences sexuelles, dont deux commis en 2023. Une peine de 12 mois de prison avec sursis a été requise à son encontre.
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Une main posée sur l’entrejambe
En cette soirée du 1ᵉʳ juin 2023, l’ambiance est festive aux Sauvages, boîte de nuit branchée du 1ᵉʳ arrondissement de la capitale. Venue avec son frère et des amis, Sandra*, habituée de l’établissement, danse sur la piste. Soudain, un homme s’approche. L’air hagard et la main en avant, il aurait touché l’entrejambe de la jeune femme. Cette dernière le repousse. « Tu vas me frapper ? », lui rétorque l’individu, qui est finalement sorti par le videur. L’ivrogne n’est pas n’importe qui, puisqu’il s’agit de Nicolas Bedos.
Quelques semaines après, la victime dépose plainte au commissariat. Une enquête est ouverte pour agression sexuelle. Le réalisateur est placé en garde à vue. Une autre affaire surgit alors. Quelques semaines auparavant, le 12 mai, Nicolas Bedos aurait embrassé une femme du staff de la boîte de nuit dans le cou. « Il y a un endroit où on peut s’embrasser ? », aurait-il aussi demandé à la collègue de la jeune femme. Le troisième fait jugé par le tribunal : une soirée chez Gilles Lelouche, où le prévenu a harcelé à plusieurs reprises une jeune femme.
« Il est méga lourd »
S’il y a bien un adjectif à l’encontre du prévenu qui ressort à de nombreuses dans le dossier, c’est celui de la lourdeur. « Il est méga lourd », témoigne le gérant de la boîte Sauvages, qui affirme que le réalisateur s’est déjà fait sortir à plusieurs reprises de la discothèque. « Il est bien connu pour ça », relate un autre témoin.
À la barre, le principal intéressé ne nie pas cette description au vitriol. « J’ai conscience de pouvoir me montrer odieux, pathétique, agressif avec des hommes et des femmes et à peu près tout le monde », a déclaré Nicolas Bedos, qui révèle être en pleine introspection et suivre une thérapie pour gérer ses problèmes avec l’alcool.
« Ça ne fait pas partie de ma personne »
Avec beaucoup de théâtralité, le metteur en scène a nié les faits reprochés : « Je ne suis pas un agresseur sexuel. Je ne serai jamais un agresseur sexuel. Je n’insiste pas avec les femmes. Ça ne fait pas partie de ma personne ». Les bras fendent le vide et le ton devient passionné. À la fin de la réplique, on s’attendrait presque à entendre un « Coupez » sortir du fond de la salle d’audience.
Sur les faits, le prévenu invoque sa profession pour justifier le peu de souvenirs qu’il lui reste de la soirée : « Si c’était du cinéma, ça serait de simples taches de couleur ». Seule certitude, l’impossibilité d’avoir commis l’agression : « Que j’ai fait mon gros con d’ivrogne, je ne peux pas le nier, mais attraper un sexe sous un jean, c’est une idée débile ! Je donnerai une jambe pour avoir accès à la vidéosurveillance ». Les caméras de la boîte de nuit n’ont pas pu être exploitées lors de l’enquête.
Les larmes de la victime
Après les longues justifications du prévenu, la victime est venue s’exprimer. À l’inverse des phrases ampoulées du metteur en scène, la jeune femme peine à mettre des mots sur les faits. « Ce soir-là, j’étais en train de danser, lorsqu’un homme en chemise s’est approché et m’a touché l’entrejambe. Il avait un regard complètement vide. Ses yeux m’ont fait peur », a relaté la victime en sanglotant.
Angoisse, cauchemars… À la barre, Sandra a expliqué les conséquences psychologiques de cette agression. « Ça n’a pas été facile de venir porter plainte. Je l’ai ensuite retirée, car j’ai eu peur des proportions qu’allait prendre cette affaire », a expliqué la jeune femme. Face à ce récit, le prévenu, ne peut s’empêcher de réagir sur son siège.
« Je suis reclus chez moi »
Après cette audition, le prévenu a été de nouveau interrogé. « Je suis presque ému par tout ce que je vois et ce qui anime cette jeune femme. J’entends très bien ce qu’elle dit, mais elle ne s’exprime qu’au nom de sa conviction que je ne remets pas en cause, mais qui s’oppose totalement à la mienne ! ». Le réalisateur s’est toutefois bien gardé de dire que la jeune femme aurait menti : « Mon métier, c’est de voir des acteurs jouer des scènes. Je suis convaincu que la victime est sincère ».
« Je suis moi aussi en colère, de l’impact que cette affaire a eu sur l’ensemble de mon existence », a déclaré Nicolas Bedos devant le tribunal. « Aujoud’hui, je suis reclus chez moi ». Malgré ces justifications, le ministère public n’a pas été dans le sens de la version du prévenu. Une peine de 12 mois de prison, avec un sursis probatoire de deux ans, ainsi qu’une obligation de soins ont été requis.
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