Vous êtes né à Nancy, vous vivez à Londres et vous avez révolutionné, avec votre frère Yann, la musique électronique à Ibiza et partout dans le monde. Comment avez-vous illuminé ce dernier rendez-vous de Paris 2024 ?
Romain Pissenem : « Moi, bizarrement, je ne danse pas. Par contre, j’adore regarder les gens. Je me souviens de ces fêtes à Azelot, à côté de Nancy, dans le village de mon enfance, où tout le monde était sur la piste, heureux et ensemble, en train de faire la fête. Ce sont exactement ces images-là que je veux faire vivre aux spectateurs du Stade de France et aux téléspectateurs de la planète entière. On veut délivrer le même message pour cet ultime épisode des Jeux paralympiques qui est aussi la dernière carte postale de Paris 2024 au monde. On est bien quand on est tous ensemble ».
Avec notamment David Guetta et DJ Snake, vous avez réinventé la manière de vivre un spectacle et de le mettre en scène. Quel est le métier qui est noté sur votre passeport ?
« Je suis un très mauvais cuisinier mais c’est une recette dont les ingrédients sont le concert, le théâtre et la fête. Je ne me considère pas comme un metteur en scène au sens classique, ni comme un producteur, uniquement dans ses aspects financiers. Les Anglais disent show director mais je n’ai pas trouvé la bonne traduction. Quand j’écoute une musique, qu’elle soit électronique ou non, je vois immédiatement les images qui iront avec ».
Quelles sont celles qui vous sont venues pour dimanche soir ?
« On ne veut pas transformer le Stade de France en boîte de nuit. On a imaginé avec mes équipes un grand spectacle électronique, avec de grands tableaux visuels impressionnants. On a fait en sorte que chaque personne dans l’enceinte fasse partie intégrante du spectacle parce qu’on a besoin de leur énergie pour que chez eux, devant leurs écrans, les gens poussent la table du salon et en profitent également. Victor le Masne, le directeur musical des cérémonies de Paris 2024, a composé le voyage de l’onde comme une odyssée. De Jean-Michel Jarre à Kavinsky, de Cassius à Martin Solveig, on va raconter et célébrer l’histoire de la French Touch ».
Vous travaillez toujours dans l’ombre des artistes, c’est la première fois que vous êtes vous-même sous les feux des projecteurs. Comment vivez-vous cette exposition médiatique planétaire ?
« Je suis d’abord heureux de pouvoir partager ma passion pour le spectacle électronique. Plus que de la pression, c’est une responsabilité et un honneur. Nous avons beaucoup de chance de donner du bonheur aux gens dans cette actualité si compliquée.
Il y a quelques semaines, j’ai emmené ma fille aînée à l’Accor Arena où j’avais un show. Pour la première fois, elle m’a accompagné quelques secondes sur scène et s’est retrouvée face à 20 000 personnes. Elle a fait : whaooouuuu (il mime son visage) ! Voilà, c’est cette émotion dont je rêve, dimanche, pour le public, les athlètes et les bénévoles ».
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