Lavelanet : « Voix humaine », danse et pluie d’étoiles, demain au Casino avec le festival Castel Artès

La soirée de demain débutera en compagnie d’Agnès Letestu, danseuse étoile, et Vincent Chaillet, premier danseur de l’Opéra de Paris, aujourd’hui maître de ballet et chorégraphe, qui ont enthousiasmé le public en 2022 sur « Le Piano Dansé », une pause hors du temps alternant piano, danse et pas-de-deux.

Suivra la compagnie Incidence chorégraphique, menée par Marion Gauthier de Charmacé et Julien Guillemard, qui présente depuis plus de 15 ans des programmes éclectiques axés sur la création chorégraphique des danseurs de l’Opéra de Paris. Connus pour être de grands interprètes, certains se révèlent également être des chorégraphes de talent.

Le défi de la « Voix humaine »

Ensuite, la talentueuse mezzo-soprano Marina Viotti, qui a chanté lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, relèvera le défi d’un seule-en-scène exigeant dans la « Voix Humaine », avec la complicité d’Edwige Herchenroder au piano et dans une mise en scène de Vincent Huguet. Tout au long d’un acte entier de conversation téléphonique entrecoupée de silences, elle interprétera son personnage avec une rare intensité.

Lors d’une scène ordinaire de la vie amoureuse, une femme jeune et élégante, dans sa chambre en désordre, tente de joindre l’homme qu’elle aime. Un récit sublimement banal qui porte en lui la voix d’une humanité blessée.

Une forme théâtrale singulière

Derrière les non-dits et les platitudes échangées sur la journée de la veille, une autre histoire se dessine en filigrane : celle d’une rupture douloureuse qui ne passe pas, d’un mal de vivre doublé d’un besoin éperdu d’affection. Au cours de cet ultime échange, elle tente de le reconquérir passant de la tendresse à la passion, de la menace de tentative de suicide au calme, des regrets aux accès de violence. Dans ce face-à-face terrifiant avec l’absence, le téléphone devient « une arme effrayante », selon les termes de l’auteur adepte des mythes modernes, la voix s’épanche et s’abandonne au néant.

Avec la « Voix Humaine », Jean Cocteau signe en 1927 une forme théâtrale singulière à partir d’une rupture amoureuse d’un lyrisme inattendu. Ce mélodrame, poignant et avant-gardiste, accède en 1959 au rang de tragédie lyrique grâce au génie musical de Francis Poulenc. Il aura fallu quarante ans d’amitié pour que les deux artistes se rencontrent enfin autour d’une œuvre commune.