La compagnie israélienne Batsheva Dance Company annule sa venue en France «pour raisons de sécurité»

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Annulations

La guerre entre le Hamas et Israëldossier

La troupe du chorégraphe Ohad Naharin a décidé de sa propre initiative de renoncer à ses spectacles en France pour des raisons de sécurité de ses danseurs. Plusieurs pays avaient annulé les spectacles de cette compagnie universellement reconnue.

Initialement programmée en juin à la Villette à Paris et au festival international Montpellier Danse dans la foulée, la mondialement célèbre Batsheva Dance Company, compagnie de danse israélienne la plus exportée à l’international, a annoncé renoncer à la tournée de ses pièces en France, «pour des raisons de sécurité des danseurs, de notre propre initiative et sans aucune pression», a indiqué à Libération sa directrice exécutive Dina Aldor.

Contrairement à d’autres institutions culturelles européennes (en Espagne, aux Pays-Bas, en Italie) qui avaient choisi d’annuler les représentations de la Batsheva sitôt après le massacre du 7 octobre en concertation avec la compagnie, les structures françaises avaient communément décidé de les maintenir. «Nous avions simplement prévu de renforcer le dispositif de sécurité en fonction de l’évolution de la situation, indique Frédéric Mazelly à la Villette. L’an passé, dans cette salle parisienne, des manifestants du mouvement pro-palestinien BDS (pour «boycott, désinvestissement, sanctions») étaient montés sur la scène pour interrompre une représentation de la Batsheva. «La compagnie a l’habitude, gère ça calmement, d’autant qu’elle épouse en partie la cause défendue par ces militants».

En effet, en dépit de ses engagements à gauche et de ses déclarations fermement opposées au gouvernement Nétanyahou, le chorégraphe Ohad Naharin et la troupe internationale qu’il dirige depuis 1990 sont régulièrement cibles des appels au boycott. En cause : le subventionnement de la structure par le ministère de la Culture israélien, au tiers de son budget. Sur ce sujet, Ohad Naharin développait dans Libération en 2018 : «L’argument de notre financement est paresseux, il montre l’ignorance du système des impôts dans une démocratie. Car, en dépit des nombreuses tentatives de pression, Israël reste une démocratie.» Nina Aldor ajoutait : «Les arts sont traditionnellement dans l’opposition, et notre devoir est justement de prendre l’argent de ce ministère, qui n’a pas le pouvoir de nous censurer, pour prendre la parole.»

«Le boycott n’aidera pas les Palestiniens»

La plaidoirie n’avait pas convaincu, entre autres, la branche montpelliéraine du BDS en 2018, toujours mobilisée lorsque la Batsheva se produit au festival, avec banderoles ou petits «cimetières de Gaza» installés à proximité des lieux de représentation. Là-bas, la préfecture déploie chaque fois un dispositif de sécurité que les militants pro-palestiniens jugent «disproportionné». Il ne suffit visiblement pas cette fois à garantir les conditions de sécurité suffisante aux danseurs de la compagnie, laquelle n’a pas pour habitude de se vêtir excessivement dans les habits de martyres de la liberté de création. Ohad Naharin, toujours dans Libé en 2018 : «Les menaces de boycott, c’est un peu comme dormir avec un moustique dans la chambre, ce n’est pas très agréable. Mais un spectacle annulé, ce n’est pas un drame. Ce qui l’est, ce sont les Territoires occupés. C’est que des gens d’un même pays n’aient pas les mêmes droits et de sentir qu’il n’y a aucune volonté de régler ça.»

Le chorégraphe déplorait néanmoins la semaine passée dans le média israélien Kan la décision du Ballet d’Irlande de déprogrammer l’une de ses pièces inscrite au répertoire pour lutter contre la guerre. «Je ne pense pas que le boycott aidera les Palestiniens. Si cela pouvait aider, je le recommanderais, mais ce n’est pas le cas». La décision du Ballet d’Irlande est intervenue après une protestation de l’organisation Apartheid Free Dance, un groupe issu du monde de la danse en Irlande, qui appelle à «la solidarité avec le peuple palestinien, un appel au cessez-le-feu à Gaza et la fin de l’occupation israélienne et de l’apartheid». Interrogé sur les affirmations selon lesquelles il pourrait être perçu comme un «ennemi d’Israël» en raison de ses opinions, le chorégraphe a répondu : «Notre gouvernement est un ennemi d’Israël, les gens qui ont élu ces personnes sont des ennemis d’Israël». Les représentations de la Batsheva en France sont, pour l’heure, reportées à 2025.

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