Ce vendredi, le breakdance rentre dans l’histoire des Jeux Olympiques avec la première épreuve. Nous avons regardé les qualifications femmes avec Myriam Djillali, professeure de danse à Cahors.
C’est la première fois que le breakdance est une épreuve olympique et Myriam Djillali, professeure de danse à Cahors, qui enseigne notamment le hip-hop, aurait rêvé d’assister au show, en tribune. À défaut d’avoir eu les places, nous avons regardé l’épreuve à la télévision, sur France 2, avec elle.
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Et avant d’allumer la télé, déjà une question. » Je ne comprends pas pourquoi le terme breakdance est devenu breaking. Dans le milieu, personne n’utilise cette appellation. C’est comme si le terme dance gênait l’organisation », fait-elle remarquer. La prof de hip-hop chez Actuel freestyle, a bûché : » Chaque prestation est évaluée selon quatre critères. Le top rock, c’est-à-dire les pas debout, le foot work, les déplacements au sol, les power move, positions réalisées en tournant et le freeze, une pose figée « . Nous voilà prêtes. Ce vendredi, à 16 heures, les deux premières » b girls » qui entrent en scène sont India et Talash. Tout de suite, la différence de niveau est flagrante. Myriam l’a remarqué : » India est plus vive et plus rapide, elle envoie des figures rapidement, quitte à s’épuiser d’entrée de jeu mais ce sont les JO, elle est là pour ça « .
En face, Talash fait pâle figure. » Elle a plus un style danse de combat mais sa prestation, c’est dommage, elle fait le tour de la scène en pas chassé ». Au deuxième passage de la danseuse India, la prof de danse est conquise. » Ca c’est une coupole, elle ne s’économise vraiment pas », nous indique-t-elle en pointant la télé du doigt. Myriam Djillali ne s’y est pas trompée : les neuf juges attribuent la victoire à India. Deuxième battle, dans le groupe B.
» Elle est plus musicale que sa concurrente «
Cette fois-ci, Nicka affronte Sissy, la Française. » Nicka fait beaucoup de sol, c’est sa marque de fabrique » note-t-elle. Mais de l’autre côté, la Française a son mot à dire. Et la breakeuse enchaîne : impressionnée, Myriam lâche même un » Wow » devant son salto. Commentaire de la spécialiste : » Elle est plus musicale que sa concurrente, elle fait des rebonds, elle attrape la musique bien plus vite et garde le tempo pendant son passage au sol ».
Mais derrière, en quelques minutes, Nicka prend l’ascendant. » C’est là qu’on se rend compte que c’est du sport et que prend bien 5 à 6 heures d’entraînement par jour », glisse Myriam. Elle a une préférence pour la prestation de Sissy. Mais les juges ont tranché pour Nicka, avec 11 points contre 7 pour la Française. Ça ne fait rien parce que la chouchou de Myriam arrive dans quelques minutes. C’est Carlota, bien connue pour ses pas de salsa en introduction et surnommé » señorita Carlota » par les commentateurs sur France 2. Le niveau monte d’un cran pour ces qualifications. Mais ce vendredi, Carlota est tendue. » Ce n’est pas sa meilleure prestation », reconnaît la prof qui la suite depuis ses 10 ans et ses premières vidéos sur Youtube et qui l’a observée » faire bien mieux en compétition ». En face de la danseuse française, Kate a pris le lead. Myriam est déçue : sa préférée Carlota perd la première manche des qualifications. Suivent Logistik contre Raygoun. À l’écran, la première pétille. » Elle fait un joli freeze sur l’épaule suivi d’un pont et en plus, elle l’affronte du regard, le jeu de regards comme ça, ça fait partie du jeu « , note la Lotoise. En face, » Raygoun cherche ce qu’elle doit faire, elle semble vraiment stressée « . Dans quelques heures, Myriam découvrira qui obtient la médaille d’or. Mais d’ores et déjà, elle est ravie que le hip-hop soit, enfin, inscrit en lettres d’or à Paris.
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