James Blake, Opéra de Paris… William Forsythe nous a ouvert les portes de son studio de répétition

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Le chorégraphe américain William Forsythe est de retour à Paris pour la reprise de “Blake Works I” et une re-création. Il nous a exceptionnellement autorisé à assister à une répétition au Palais Garnier.

Ballonné, attitude, fouetté.” Dans ce studio sous les toits du Palais Garnier à Paris, la langue qui se parle est celle du ballet, étrangère à la plupart d’entre nous, d’une autre époque surtout. William Forsythe, plus que tout·e autre chorégraphe, la pratique depuis un moment.

On a souvent dit qu’il déconstruisait la danse classique ; il serait plus juste de dire qu’il la reconstruit, maniant cette grammaire gestuelle comme personne. Il aime plus que tout rendre facile ce qui est complexe. Sous nos yeux, la première danseuse Roxane Stojanov s’y essaye, pointes aux pieds, regard acéré. La parfaite ballerine. Jusqu’à ce que la figure imaginée par le maître “dérape” vers des accents jazz que ne renierait pas une chorus girl de Broadway.

Forsythe, le plus grand chorégraphe américain actuel, est “chez lui à l’Opéra de Paris” : “Sans doute la maison où je me sens le mieux. J’en connais toutes les odeurs”, plaisante-t-il à peine. Rudolf Noureev, le tsar du ballet, autrefois directeur de la danse, l’invita à créer France/Dance ici-même, en 1983. Depuis, il a offert à la compagnie un répertoire majeur.

William Forsythe, créateur le plus influent de sa génération

Cet automne, William Forsythe revient pour la reprise de Blake Works I et une re-création Rearray. À partir de ce duo, il va composer un trio entièrement repensé “en deux semaines” pour pallier l’absence d’une interprète. “Je ne fais les choses que pour les danseurs. Mon job, c’est de créer un environnement pour qu’ils puissent apprendre. Mais j’apprends tout autant d’eux.”

Le créateur le plus influent de son époque s’émerveille de ces générations, certaines spontanées, de danseur·ses apparu·es sur les réseaux sociaux. Même s’il n’est pas dupe du pouvoir des images : “Le spectacle vivant repose, entre autres, sur ce spectre de l’échec. C’est le seul art où vous risquez à la fin un désastre potentiel. Après tout, les solistes essayent juste d’atténuer ce chaos !

La sophistication de James Blake

Il a regardé les cérémonies des JO de Paris, bluffé par la présence du mouvement chorégraphié. “Ce qu’a réussi Alexander Ekman pour les Paralympiques est incroyable. Je me demande combien de temps ils ont répété.” Forsythe a beau fréquenter les stars du ballet classique, il a cette capacité à rester moderne sans effort, imaginant des objets chorégraphiques présentés dans les plus grands musées ou cette série de pièces sur la musique de l’Anglais James Blake : “J’aime la sophistication de son écriture, son expertise musicale. On en fait un artiste pop, c’est surtout un grand compositeur. La structure des morceaux de James n’est pas si éloignée de certaines partitions du ballet.”

Pour Blake Works I, le chorégraphe plongeait dans l’album The Colour in Anything (2016). Puis il s’intéressa à la chanson Lindisfarne pour Blake Works V, dernier volet de cette collaboration. À chacun de ses ballets, l’évidence de cette rencontre enchante. Convoquant des dizaines de danseur·ses au plateau, Blake Works I est aux antipodes de Rearray.

Trois ou quatre pièces à créer encore

Justement la répétition reprend, cette fois avec deux hommes (Takeru Coste et Loup Marcault-Derouard, au profil plutôt contemporain). Rearray est une proposition modulable que le chorégraphe prend plaisir à manipuler. Un travail où les bras se démultiplient, les corps paraissent se diluer. “Je me dis que si, à mon âge, je suis encore capable de cela, alors j’ai toute ma tête.”

Forsythe n’a pas peur d’évoquer le temps qui passe – il aura bientôt 75 ans –, d’affirmer qu’il lui reste encore trois ou quatre pièces à créer. “Un de mes oncles était revenu de la guerre avec une blessure à la tête. Il passait son temps à fumer et à lire le dictionnaire. Je me suis toujours dit que c’était une belle vie. Car il n’a jamais cessé d‘apprendre.” 

Blake Works I/Rearray, chorégraphie William Forsythe, au Palais Garnier (Paris), du 4 octobre au 3 novembre.

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