Hip hop, flamenco, danse tahitienne ou basque… « On n’a pas besoin de professionnaliser tout ça

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Et si le titre de professeur de danse était conditionné à l’obtention d’un brevet d’état ? L’Assemblée vient d’adopter en première lecture une proposition de loi portée par les députées Fabienne Colboc (Renaissance) et Valérie Bazin-Malgras (Les Républicains), qui veut justement « professionnaliser l’enseignement de la danse ». Selon les rapporteures, l’adoption de cette loi-cadre permettrait de mettre le hip-hop, la country et le flamenco au même niveau que la danse classique, la danse contemporaine et la danse jazz, déjà régies par une loi relative à l’enseignement de la danse…

Et si le titre de professeur de danse était conditionné à l’obtention d’un brevet d’état ? L’Assemblée vient d’adopter en première lecture une proposition de loi portée par les députées Fabienne Colboc (Renaissance) et Valérie Bazin-Malgras (Les Républicains), qui veut justement « professionnaliser l’enseignement de la danse ». Selon les rapporteures, l’adoption de cette loi-cadre permettrait de mettre le hip-hop, la country et le flamenco au même niveau que la danse classique, la danse contemporaine et la danse jazz, déjà régies par une loi relative à l’enseignement de la danse depuis 1989.

La fédération de danse compte 10 000 licenciés en Nouvelle-Aquitaine (70 000 au niveau national) mais ne recense pas forcément des milliers d’autres pratiquants, qu’ils fréquentent des écoles privées, des groupes amateurs ou le milieu associatif. Et beaucoup craignent qu’un encadrement de leur discipline ne menace certaines activités…

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Trois ans de formation

La première disposition de cette loi exigerait des enseignants de danse d’être titulaire d’un brevet d’état pour pouvoir dispenser des cours dans leur discipline. Ce qui supposerait donc une formation de trois ans, payante (jusqu’à 7 200 euros), pour pouvoir exercer en tant que professeur de danse. Pas à la portée de tous les pratiquants donc. Plusieurs milieux s’affolent, à commencer par les danses urbaines.

Si l’Organisation nationale de Hip Hop défend depuis plusieurs années la professionnalisation de la pratique, c’est aussi un collectif de hip hop qui dénonce cette modalité. Un collectif de 180 professionnels de danses, nommé « Non à la loi 1149 », appelle, lui, à la mobilisation contre le texte « afin de ne pas déposséder celles et ceux qui ont fait et partagent nos cultures ». Leur pétition « non au diplôme d’état pour l’enseignement des danses populaires » a déjà recueilli plus de 14 000 signatures.

Le texte exclurait a priori le secteur de l’animation, et donc les maisons de quartier qui proposent des ateliers de hip hop. « J’attends de voir comment ça peut être appliqué. Selon les structures ? Pour les stages ou les initiations ? » s’interroge Lexx, de Last Squad à Bordeaux, qui estime que cela peut être intéressant « si ça valorise les compétences des pratiquants qui ont déjà un niveau technique depuis longtemps. Au lieu de rendre obligatoire le diplôme d’état, ce serait plus intéressant de proposer une formation sur les risques ou la pédagogie. »

« Pas besoin de se professionnaliser »

Un amendement adopté jeudi assurerait que « l’enseignement de danses traditionnelles à titre bénévole ne requiert l’obtention d’aucun diplôme d’État ». De quoi rassurer certaines associations culturelles. Du haut de ses 19 ans, Adela Legras pratique les danses basques depuis plus de dix ans et donne bénévolement des cours au sein du groupe Ataitze d’Itxassou (Pays basque). « On danse pour le loisir et des évènements, c’est notre passion. On n’a pas besoin de professionnaliser tout ça. On s’organise entre nous. Si on doit passer ou trouver un brevet d’état pour assurer nos cours, ça va être compliqué… »

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Mais quelle sera l’exigence si l’enseignant est salarié ? Ou si la discipline n’est pas considérée comme une danse traditionnelle ? « Donner un cadre à la danse tahitienne qui est issue d’une culture ancestrale, de transmission orale, me paraît impossible » tranche Alexandra Brillant, présidente de l’association Vahiné Ori Tahiti La Rochelle qui a suivi les enseignements de grands maîtres à Tahiti et aux îles Marquise. « Qui pourrait délivrer nous un brevet d’état ? Le conservatoire de Tahiti organise déjà un concours tous les ans pour évaluer notre maîtrise. Mais tenter de normaliser des danses venues d’ailleurs risque de les dénaturer… »

« Cela ne remettra pas en question ce que je fais » veut croire Flora Monteiro, danseuse de flamenco depuis 25 ans. Quand elle ne se produit pas sur scène, l’artiste donne des cours à Mimizan. « Je n’ai pas d’inquiétude au niveau personnel : je me souviens, quand le brevet est devenu obligatoire pour la danse contemporaine, des amis ont obtenu une équivalence compte tenu de leurs parcours. Je m’interroge davantage pour l’avenir des petites associations. Est-ce bien utile de vouloir professionnaliser des structures qui font vivre des territoires où il ne se passe pas grand chose, et qui prennent des enfants une ou deux heures par semaine ? »

La proposition de loi prévoit de constituer des comités d’experts pour chaque « esthétique » de danse, en concertation avec les artistes, écoles et pédagogues reconnus dans l’enseignement de leur discipline.

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