Doit-on enseigner le hip-hop comme la danse classique, avec un diplôme d’Etat ? Une proposition de loi divise la communauté

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Nathanael Etouke alias « Nasty » lors d’une session d’entraînement, à Clermont-Ferrand, le 10 octobre 2022. Nathanael Etouke alias « Nasty » lors d’une session d’entraînement, à Clermont-Ferrand, le 10 octobre 2022.

La Maison du hip-hop ouvre, ce mardi 27 février, les portes du gymnase de la Fontaine-au-Roi, dans le 11ᵉ arrondissement de Paris, à des chorégraphes, des professeurs, des compétiteurs en battle, des organisateurs de soirée et des enfants. Tous se partagent le complexe sportif pour pratiquer le locking, la breakdance, la house dance, le popping ou le new style, disciplines classées au répertoire des danses hip-hop. Ici, pas de classe ni d’enseignant attitré : on répète, on regarde, on s’inspire, on transmet d’un corps à un autre. Qu’importe le parcours. Tout le monde est légitime à montrer et à recevoir.

Kaliane Doutch, 8 ans, observe les breakeurs présents dans le gymnase avant de se mettre elle-même au sol pour s’entraîner à faire une figure, le kick out. Alternant entre sa main droite et sa main gauche pour soutenir le poids de son corps, Kaliane lance ses jambes vers l’extérieur avant de les ramener au centre. Elle répète le mouvement et reprend ses observations. C’est précisément ce modèle d’apprentissage que sa famille est venue chercher. « A la maison du hip-hop, c’est gratuit, c’est inspirant pour ma fille, que je vois apprendre toute seule et se perfectionner en observant les autres », relève sa mère, Lydia Doutch.

Mais à en croire la Maison du hip-hop et une partie de la communauté, cette forme d’apprentissage, privilégiant l’autodidaxie et l’horizontalité loin des standards académiques, est aujourd’hui menacée par une proposition de loi qui sera débattue, mercredi 6 et jeudi 7 mars, à l’Assemblée nationale. Porté par les députées Fabienne Colboc (Renaissance) et Valérie Bazin-Malgras (Les Républicains), le texte veut « professionnaliser l’enseignement de la danse en tenant compte de la diversité des pratiques ».

Pour la députée d’Indre-et-Loire Fabienne Colboc, l’adoption de cette loi-cadre permettrait de « reconnaître » toutes les esthétiques de danse, en mettant les danses hip-hop, la danse indienne ou encore la danse flamenca « sur un pied d’égalité » avec les danses classique, contemporaine et jazz, déjà régies par une loi relative à l’enseignement de la danse depuis 1989.

Un texte « sans nous et pas à notre adresse »

Les pratiquants de ces danses, jusque-là ignorés par les institutions, pourraient ainsi accéder aux conservatoires ou au centre chorégraphique national, au titre de professeur. La proposition de loi entend également répondre à des « enjeux de sécurité » en instaurant des normes quant aux espaces de pratique et à « rassurer les parents » des futurs élèves.

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