Paris Match. Le prime de vendredi soir était mouvementé et a sonné la fin de votre aventure « Danse avec les stars ». La pression est redescendue, comment est le moral aujourd’hui ?
Cœur de pirate. Très bien ! Je suis retournée au Canada et je suis contente que les autres continuent l’aventure, je suis très fière d’eux. Il y a un peu de déception d’être partie à ce moment-là, mais les autres méritent amplement de rester.
Vous n’aviez que trois jours pour préparer votre passage vendredi soir, au prime. Comment avez-vous relevé ce défi ?
Après la soirée du 8 mars où j’ai dansé la rumba, je n’ai dormi que deux heures. Le lendemain je suis allée directement au studio de répétition pour apprendre la chorégraphie de la semaine suivante.
J’ai réalisé avec cette émission que j’apprenais très lentement (rires), alors que c’est justement un programme où il faut apprendre très rapidement. Même si tout le monde travaillait très fort, je n’avais pas le choix de faire des heures supplémentaires pour arriver à un niveau de base et passer à la télévision.
Nicolas Archambault a avoué être bluffé que vous acceptiez de participer à « Danse avec les stars », qu’est-ce qui vous a convaincu ?
Au départ, j’ai refusé plusieurs fois. Je me connais, j’ai quand même un trouble anxieux généralisé et c’est une émission qui demande beaucoup de « jus », comme on dit au Québec. Mais j’ai finalement dit oui pour l’expérience. C’est un challenge avec soi-même, je me suis dit que j’allais forcément apprendre quelque chose à travers tout cela. Et en effet, j’ai appris pleins de choses, j’en suis très contente.
Qu’avez-vous appris ?
D’une manière générale, qu’on peut vaincre ses peurs. Certes, le stress m’a emporté pour le dernier prime, mais je me suis trouvée extrêmement courageuse. Étant quelqu’un qui aime contrôler son environnement, planifier les choses à l’avance et que tout soit organisé pour être à l’aise le plus possible, là, c’est une situation où je sors complètement de ma zone de confort.
J’ai appris à être résiliente d’une certaine façon, et c’était plutôt pas mal. Je me sens prête à faire tout et n’importe quoi maintenant !
Coeur de Pirate lors d’un concert à Toronto, Canada – 29 Oct 2021 SOPA Images/SIPA / © SOPA Images/SIPA
Vous étiez blessée au pied avant le début de l’aventure, comment avez-vous appréhendé les entraînements ?
En plus de mon orteil blessé, je partais avec un handicap en général. Je ne suis pas diagnostiquée de troubles de l’attention mais je songe à aller me faire évaluer !
L’apprentissage, c’était l’enfer. J’apprenais un pas, puis un autre, et j’oubliais le premier. Pour Nicolas, c’était très frustrant. On travaillait très fort et il avait de la peine de voir que j’oubliais des mouvements. Vers la fin, on se débrouillait plutôt bien, c’est d’autant plus dommage.
Les costumes portés dans cette émission sont toujours très élégants, étiez-vous à l’aise pendant les primes dans ces tenues ?
Cela m’a demandé un gros travail d’acceptation de mon corps. C’est un exercice que je n’ai pas l’habitude de faire, je porte davantage de vêtements confortables pour éviter d’être mal à l’aise.
Avant de partir, j’ai même parlé à ma psy, c’était un travail radical sur moi-même, de ce que je suis, de mon corps. J’ai fini par enfiler les costumes puisque c’est un personnage que l’on joue, mais je n’étais pas la plus à l’aise.
Allez-vous continuer la danse si l’occasion se présente ? Même ponctuellement ?
Peut-être de façon sociale, oui. Mais je ne pense pas intégrer un solo de rumba à mon spectacle !
Coeur de pirate lors de l’émission « La boîte à secret » le 19 novembre 2021 Rubens Hazon / Bestimage / © Rubens Hazon / Bestimage
Vous avez avoué être très stressée pendant l’émission, pourtant vous montez sur scène depuis vos 15 ans, c’est une pression différente ?
Totalement ! C’est quelque chose que je ne maîtrise pas du tout. Au premier prime j’ai réalisé ce qu’il se passait et j’ai commencé à paniquer. J’ai même été malade juste avant ma prestation. C’est quelque chose qui ne m’est jamais arrivé de ma vie !
Tout le monde m’a dit : “Tu vas voir, l’adrénaline va t’embarquer”, mais moi j’étais là, j’attendais qu’elle m’embarque. À la fin de la prestation, j’étais super fière de moi. Malheureusement, les notes n’étaient pas à la hauteur de ce que j’avais surmonté, tout ce travail en amont n’est pas pris en compte.
C’est à partir de là que c’est devenu compliqué pour mon cerveau, et j’ai commencé à me dire que ce n’était peut-être pas pour moi, finalement. Pour certains, ce genre de choc donne un coup de boost, pour moi, c’était un peu l’effet inverse.
J’aimerais bien que Keiona gagne
Cœur de pirate
Sur vos réseaux sociaux, vous prenez votre élimination avec beaucoup d’humour, c’est ainsi que vous fonctionnez dans la vie ?
Il vaut mieux en rire qu’en pleurer c’est sûr ! C’est quand même fou, la dernière prestation était celle que je maîtrisais le mieux, avec le plus de points techniques. Lorsque je suis arrivée devant le parquet et les juges, mon cerveau m’a dit : « Bon, on rentre à la maison ? » J’ai instantanément pensé que j’allais me ridiculiser devant les spectateurs.
Comment s’est passée l’entente avec les autres candidats ? Allez-vous garder contact avec certains d’entre eux ?
C’était une très bonne ambiance et je regrette de ne plus y être pour cette raison. On était tout le temps ensemble, on était très soudé. J’ai beaucoup parlé avec Roman Doduik, il était présent dès le début avec nous. Diane Leyre et Caroline Margeridon aussi.
Qui sont les meilleurs candidats selon vous ? Lesquels aimeriez-vous voir en final ?
J’aimerais bien que ça soit Keiona. Ça montrerait une belle ouverture d’esprit, sur tous les fronts. Ça serait logique qu’elle gagne. Sinon j’aimerai bien voir Roman en finale quand même.
Vous revenez sur scène en France en automne pour les 15 ans de votre premier album. C’est quelque chose que vous attendez ?
Oui ! Cette fois-ci en terrain connu ! Ce sont les 15 ans de ma carrière, je trouve ça beau de revenir vers le public qui m’a vu en premier. Je suis très contente de revenir faire mon spectacle en France.
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