L’escroqueuse la plus célèbre de New-York Anna Sorokin, mieux connue sous le nom d’Anna Delvey, est annoncé au casting de la 33e saison de « Danse avec les stars » USA. Un choix qui fait débat.
La vie d’Anna « Delvey » Sorokin est si rocambolesque qu’elle est devenue une mini-série à succès sur Netflix, « Inventing Anna ». De là à faire de la jeune femme de 33 ans condamnée à 4 ans de prison pour escroquerie en 2019 une star de la télévision ? Pour certains médias américains et internautes, l’annonce de sa participation à l’émission « Danse avec les stars » ne passe pas.
Dans son communiqué de presse, ABC News – le diffuseur du programme qui appartient à Disney et est produit par BBC Studios Los Angeles Productions – a présenté Anna Delvey comme une « artiste, icône de la mode et célèbre mondaine new-yorkaise qui a attiré l’attention internationale après que Netflix a acheté les droits de son histoire et l’a développée dans [une] mini-série ». Et rien sur son passé. Pourtant, sur sa photo officielle, impossible de ne pas loucher sur son bracelet électronique.
« La culture populaire a touché le fond », s’indigne le « New York Post » quand le « New York Times » parle d’« un choix révélateur » de la nature de l’émission et que les internautes se scandalisent : « c’est une véritable honte ».
Les producteurs présentent la jeune femme sous son faux nom : Anna Delvey et non Anna Sorokin. © Andrew Eccles/AP/SIPA
Une véritable escroqueuse
Née en Russie en 1991, Anna Sorokin est arrivée à New-York en 2013 et s’est immédiatement inventé un personnage. La jeune femme, qui se présentait sous le nom d’Anna Delvey, a prétendu être une richissime héritière germano-russe et s’est servie de cette identité pour infiltrer la haute société new-yorkaise… et l’escroquer. Grâce aux réseaux sociaux, cette reine du bluff a réussi à mener grand train jusqu’en 2017.
Elle a réussi à donner suffisamment le change pour voyager gratuitement en avions privés, vivre des mois dans des hôtels de luxe de Manhattan sans jamais payer la note, s’introduire dans les soirées de la jetset, porter des vêtements de grands couturiers… Quand sa vitrine Instagram ou le pedigree de son supposé richissime papa ne suffisaient plus, elle donnait la carte bancaire de ses richissimes « amis ».
Anna Sorokin a néanmoins eu les yeux plus gros que le ventre en voulant ouvrir son propre centre d’art et de design en plein cœur de Manhattan, la « Anna Delvey Foundation ». Un projet à 50 millions de dollars qui a précipité sa chute.
En 2019, elle a été reconnue coupable d’avoir volé des dizaines de milliers de dollars à des banques, des hôtels et des amis. Condamnée à 4 ans de prison, elle en était ressortie pour « bonne conduite » début 2021 avant de replonger pour un problème de visa. À l’issue de sa peine, Anna Sorokin aurait, en effet, dû rentrer en Allemagne ou en Russie, mais a décidément de rester illégalement aux États-Unis.
Autorisée à participer par les services d’immigration
Libérée sous caution en résidence surveillée, Anna Sorokin est toujours menacée d’expulsion. Mais ni cette menace, ni son bracelet électronique ne semblent arrêter cette jeune femme en quête de lumière. Elle organise régulièrement des dîners avec des stars dans son appartement de Tribeca, vend très facilement ses œuvres d’art (principalement des dessins réalisés en prison), a lancé un podcast et devrait défiler pour SHAO la semaine prochaine, à l’occasion de la Fashion Week de New-York.
Et fait plus surprenant encore, la trentenaire a expliqué au magazine « People » avoir obtenu l’autorisation des services d’immigration américains (ICE) pour participer à « Danse avec les stars », car les tournages ont lieu à Los Angeles. « Il leur a fallu environ 10 jours pour que tout soit approuvé », a-t-elle affirmé, avant d’assurer que son bracelet électronique ne l’empêcherait nullement de danser. « En fait, c’est assez léger. »
Auprès d’E ! News, Anna Sorokin a admis qu’en réalité, la chose qui la rendait « la plus nerveuse » était le choix « d’éventuelles mauvaises tenues ». Le staff de cette passionnée de mode a néanmoins promis qu’il achèterait « du Balenciaga » s’il le faut, mais qu’il ne laisserait pas faire ça… Et les admirateurs de la starlette pourront le vérifier à la télé ou sur les réseaux sociaux, car Anna a obtenu l’autorisation de récupérer son compte Instagram.
D’autres précédents dans l’émission
Dans son article sur le sujet, le « New York Times » rappelle que ce n’est pas la première fois que l’émission de divertissement produite par Disney invite des « stars » ayant des démêlés avec la justice. Star de téléréalité accusé de violence conjugale, ancien politique condamné à 3 ans de prison pour détournement de fonds, chef cuisinier accusé de racisme, militante écologiste accusée d’avoir fait disparaître son ex-compagnon, ancien joueur de NFL accusé d’avoir frappé son fils… Le programme semble avoir fait des « bad guys » son fonds de commerce.
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